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de Robinson Crusoé.

& il se mit à m’aider vigoureusement à faire nos préparatifs. A la première apparence de la chaloupe qui venoit à nous, nous avions déjà songé à séparer nos prisonniers, & à les mettre en lieu sûr.

Il y en avoit deux, dont le capitaine étoit moins assuré que des autres ; je les avois fait conduire par Vendredi, & par un des compagnons du capitaine, dans ma grotte, d’où ils n’avoient garde de se faire voir, ou de se faire entendre, ni de trouver le chemin au travers des bois, quand même ils seroient assez industrieux pour se débarrasser de leurs liens. Je leur avois donné quelques provisions, en les assurant que, s’ils se tenoient en repos, je les remettrois dans quelques jours en pleine liberté ; mais que, s’ils faisoient la moindre tentative pour se sauver, il n’y auroit point de quartier pour eux. Ils me promirent de souffrir leur prison patiemment, & ils me marquèrent une vive reconnoissance de la bonté que j’avois de leur donner des provisions & de la lumière ; car Vendredi leur avoit donné quelques chandelles : ils s’imaginoient qu’il devoit rester en sentienelle devant la grotte.

Nos autre prisonniers étoient plus heureux ; à la vérité, nous en avions garotté deux qui étoient un peu suspects ; mais pour les trois autres, je les