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de Robinson Crusoé.

versations de poser dans son ame les bases de la religion chrétienne. Un jour, entr’autres, je lui démandai, qui l’avoit fait ? Le pauvre garçon ne me comprenant pas, crut que je lui demandois qui étoit son père. Je donnai donc un autre tour à ma question, & je lui demandai qui avoit fait la mer, la terre, les collines, les forêts. Il me dit que c’étoit un vieillard nomme Benakmukée, qui survivoit à toutes choses. Tout ce qu’il en savoit dire, c’est qu’il étoit fort âgé, plus âgé que la mer, la lune & les étoiles. Je lui demandai encore, pourquoi, puisque ce vieillard avoit fait toutes choses, toutes les choses ne l’adoroient pas ? Il me répartit avec un air de simplicité, que toutes créatures lui disoient Oh ! c’est-à-dire, dans son style, lui rendoient hommage. Mais lui dis-je, où vont les gens de votre pays après leur mort ? Ils vont tous chez Benakmukée, me répliqua-t-il, & il me donna la même réponse à la même question que je lui fis touchant leurs ennemis qu’ils mangeoient.

Je tirai de-là occasion de l’instruire dans la connoissance du vrai Dieu : je lui dis que le grand créateur de tous les êtres vit dans le ciel, qu’il gouverne tout par le même pouvoir, & par la même sagesse, par lesquels il a tout formé ; qu’il est tout puissant, capable de faire tout pour nous ; de nous donner tout, de nous ôter tout ;