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de Robinson Crusoé.

dans le Brésil. Pour les deux coffres, ils étoient pleins de plusieurs choses d’un si grand usage pour moi ; j’y trouvai, par exemple, un petit cabaret plein de liqueurs cordiales excellentes, & en grande quantité ; elles étoient dans des bouteilles ornées d’argent, & qui contenoient chacune trois pintes. J’y vis encore deux pots de confitures si bien fermés, que l’eau n’avoit pu y pénétrer, & deux autres qui étoient gâtés par la mer : il y avoit de plus de fort bonnes chemises, quelques cravates de différentes couleurs, une demi-douzaine de mouchoirs de toile blanche fort rafraîchissans pour essuyer mon visage dans les grandes chaleurs : toute cette trouvaille m’étoit extraordinairement agréable.

Quand je vins au fond du coffre, j’y trouvai toris grands sacs de pièces de huit, au nombre à-peu-près de onze cents, outre un petit papier qui renfermoit six doubles pistoles, & quelques autres petits joyaux d’or qui pouvoient peser ensemble environ une livre.

Dans l’autre coffre il y avoit quelques habits, mais de peu de valeur, & trois flacons pleins d’une poudre à canon fort fine, destinée apparemment pour en charger les fusils de chasse dans l’occasion. A tout compter, je tirai peu de fruit de mon voyage ; l’argent m’étoit de peu de valeur, & j’aurois donné tout ce que j’en avois trouvé