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de Robinson Crusoé.

leurs gesticulations. Quelque forte que fût mon attention à les examiner, ils m’avoient paru absolument nuds ; mais il me fut impossible de distinguer leur sexe.

Aussi-tôt que je les vis embarqués, je sortis avec deux fusils sur mes épaules, deux pistolets à ma ceinture, & mon large sabre à mon côté, & avec tout l’empressement possible, je gagnai la colline d’où j’avoir vu pour la première fois les marques des festins horribles de ces cannibales, & là, je m’apperçus qu’il y avoit eu de ce côté trois autres canots qui étoient tous en mer aussi-bien que les autres pour regagner leur continent.

Descendu sur le rivage, je vis de nouveau les marques horrible de leur brutalité, & j’en conçus tant d’indignation, que je résolus pour la seconde fois de tomber sur la première troupe que je rencontrerois, quelque nombreuse qu’elle pût être.

Les visites qu’ils faisoient dans l’isle devoient être fort rares, puisqu’il se passe plus de quinze mois avant que j’en revisse le moindre vestique. Je vivois pourtant pendant tout ce tems dans les plus cruelles appréhensions, dont je ne voyois aucun moyen de me délivrer.

Je continuois cependant toujours dans mon humeur meurtrière, & j’employois presque toutes les heures du jour, dont j’aurois pu faire un meilleur usage, à dresser le plan de mon attaque, la