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Les aventures

& unies, les plus proches de ma maison que je pusse trouver ; je les entourai d’une bonne haie. Cette haie étoit composée du même bois que celle de ma maison : ainsi je savois qu’elle croîtroit, & que dans un an de tems elle formeroit une haie vive, qui ne demanderoit que peu de réparations. Cet ouvrage m’occupa bien durant trois mois, parce qu’une partie de ce tems étoit la saison pluvieuse, qui ne me permettoit de sortir que rarement.

Pendant tout le tems que j’étois confiné dans ma maison par la continuation des pluies, je m’occupai de la manière que je raconterai tout à l’heure ; mais en même tems que je travaillois, je ne laissois pas de m’amuser à parler à mon perroquet : ainsi il apprit à parler lui-même, & à dire son nom & son surnom, qui étoient Perroquet mignon ; & qui furent aussi les premières paroles que j’eusse entendu prononcer dans l’isle par d’autres bouches que la mienne. Ce petit animal me servoit de compagnon dans mon travail ; & les entretiens que j’avois avec lui me délassoient souvent de mes occupations, qui étoient graves & importantes comme vous l’allez voir. Il y avoit déjà longtems que je considérois à part moi si je ne pourrois point me faire quelques vaisseaux de terre, parce que j’en avois un besoin extrême ; mais j’ignorois la méthode qu’il falloit prendre pour