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de Robinson Crusoé.

& à mesure que les vieux dépérissoient, j’en faisois de nouveaux. Je m’attachai sur-tout à faire quelques paniers forts & profonds, pour serrer mon blé, au lieu de le mettre dans des sacs, pour le tems où je ferois une bonne récolte.

Quand je fus venu à bout de cette difficulté, je mis en mouvement les ressorts de mon imagination pour voir s’il ne seroit pas possible de suppléer au besoin extrême que j’avois de deux choses. Premièrement, je manquois de vaisseaux propres à contenir des choses liquides, n’ayant que deux petits barils, dans lesquels il y avoit encore actuellement beaucoup de rum ; ajoutez à cela quelques bouteilles de verre médiocrement grandes, les unes carrées, les autres rondes, dans lesquelles il y avoit de l’eau-de-vie ou autres liqueurs. Je n’avois pas seulement un pot à faire cuire la moindre chose, excepté une grosse marmite que j’avois sauvée du vaisseau, mais qui, à raison de sa grandeur, n’étoit point propre pour y faire du bouillon, ou étuver quelquefois un petit morceau de viande tout seul : la seconde chose que j’aurois bien voulu avoir, c’étoit une pipe à fumer du tabac ; mais cela me parut impossible pendant quelque tems, quoiqu’à la fin je trouvai une invention fort bonne pour y suppléer.