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Les aventures

thode ordinaire de cet art. Il ne manquoit plus que des matériaux, lorsqu’il me vint dans l’esprit, que les menues branches de l’arbre sur lequel j’avois coupé mes pieux qui avoient poussé, pourroient bien être aussi flexibles que celles du saule ou de l’osier d’Angleterre, & je résolus de l’essayer.

Dans ce dessein, je m’en allais le lendemain à ma maison de campagne, & ayant coupé quelques verges de l’arbre dont je viens de parler, je les trouvai aussi propres que je le pouvois souhaiter pour ce que je voulois faire. Ainsi je retournai bientôt après une hache pour couper une grande quantité de ces menues branches ; ce que je n’eus point de peine à faire, parce que l’arbre qui les produit étoit fort commun dans ce canton. Je les plaçai & les étendis dans mon enclos pour les secher ; & dès qu’elles furent propres à mettre en œuvre, je les portai dans ma caverne, où je m’employai pendant la saison suivante, à faire, soit pour transporter de la terre ou autre chose, soit pour serrer du fruit ; ou pour d’autres usages ; & quoique je ne les achevasse pas dans la dernière perfection, ils étoient pourtant d’assez bon service pour ce à quoi je les destinois. J’eus soin depuis ce tems-là de ne m’en laisser jamais manquer,