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Les aventures

soit, le lendemain qui étoit le 1 Juillet, je ne fus point aussi bien que je m’y étois attendu ; j’eus quelque espèce de frissonnement ; mais à la vérité ce n’étoit que peu de chose.

Le 2. Je réitérai la médecine des trois manières ; elle me donna dans la tête, comme il étoit arrivé la première fois, & je doublai la quantité de potion.

Le 3. La fièvre me quitta pour toujours ; mais il se passa quelques semaines avant que je recouvrasse tout-à-fait mes forces. Cependant, je réfléchissois extrêmement sur ces paroles de l’écriture, je te délivrerai : l’impossibilité de ma délivrance étoit si profondément gravée dans mon esprit, qu’elle y avoit coupé racine à tout espoir. Mais pendant que je me décourageois ainsi par de telles pensées, je fis réflexion que j’avois les yeux si assidûment tournés vers ma principale délivrance, que je les détournois de dessus celle que j’avois reçue. Sur le champ je me pris moi-même à partie, & me formai ces interrogations : « N’ai-je pas été délivré d’une maladie dangereuse ? l’état pitoyable où j’étois, la peur terrible que j’en avois, l’heureuse issue qui a terminé tout cela, ne sont-ce pas des choses qui méritoient mon attention ? Dieu m’a délivré ; mais je ne l’ai pas glorifié : c’est-à-dire, je n’ai pas reconnu son bienfait ; je ne lui ai pas rendu mes actions