Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
de Robinson Crusoé.

Quoi qu’il en soit, je trouvois leurs nids aisément, & je prenois leurs petits, qui étoient des morceaux délicats.

Cependant je m’appercevois dans l’administration de mon ménage, qu’il me manquoit bien des choses, que je crus au commencement qu’il me seroit impossible de faire ; & cela étoit en effet vrai de quelques-unes, par exemple je ne pus jamais venir à bout d’achever un tonneau & d’y mettre des cercles ; j’avois un ou deux petits barils, comme je l’ai dit plus haut, mais je n’eus point de capacité pour en construire un modèle, malgré tous les efforts que je fis pour cela pendant plusieurs semaines : il me fut impossible de mettre les fonds, ou de joindre assez les douves ensemble pour y faire tenir l’eau ; ainsi j’abandonnai encore ce projet.

Une autre chose qui me manquoit, c’étoit de la chandelle, & il m’étoit si incommode de m’en passer, que je me voyois obligé d’aller au lit dès qu’il faisoit nuit : ce qui arrivoit ordinairement à sept heures. Et cela me fit souvenir de la masse de cire dont je fis des chandelles dans mon aventure d’Afrique ; mais je n’en avois pas alors un seul petit morceau. L’unique remède dont je pus m’aviser pour tempérer ce mal, fut que, quand j’avois tué un bouc, j’en conservois la graisse ; ensuite je fis sécher au soleil un petit plat de terre