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de Robinson Crusoé.

cas fut passé, je pris la résolution de partager ma provision de poudre en tout autant de petits paquets que j’en pourrois faire, pour la mettre en toute sureté.

Le 14, le 15 & le 16, j’employai ces trois jours à faire de petites boîtes carrées qui pouvoient tenir une livre de poudre ou deux tout au plus. Et après les avoir remplies, je les plaçai dans plusieurs endroits différens, les assurant & les éloignant les unes des autres autant qu’il étoit possible. Je tuai en l’un de ces trois jours, un oiseau qui étoit bon à manger ; mais je ne sais comment l’appeler.

Le 17. Je commençai à creuser le rocher qui étoit derrière ma tente pour me mettre plus au large & plus à mon aise. Notez qu’il me manquoit trois choses fort nécessaires pour cet ouvrage ; savoir, une pioche, une pelle & une brouette, ou bien un panier ; c’est pourquoi je discontinuai mon travail : je me mis à ruminer comment je ferois pour suppléer à ce défaut, & pour me fabriquer des outils. Pour ce qui est de la pioche, je remédiois à son manquement avec les léviers de fer qui étoient assez propres pour cela, quoiqu’un peu pesans ; mais quant à la pelle, qui étoit le seconde chose qui me manquoit, elle m’étoit d’un besoin si absolu, que sans cela, je ne pouvois effectivement rien faire,