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Les aventures

de mer, qui m’étoient inconnus, mais je fus surpris, & presque effrayé, à la vue de deux ou trois veaux marins, qui, pendant que j’étois à les considérer, ne sachant pas encore ce que c’étoit, se jetèrent dans la mer, & m’échappèrent pour lors.

Le 6, après ma promenade du matin, je me mis à travailler après ma table, & je la finis : il est vrai que je ne la trouvai pas faite à ma fantaisie, mais aussi je ne fus pas long tems sans apprendre à en corriger les défauts.

Le 7, le tems commença à se mettre au beau. Je ne travaillai à autre chose qu’à me faire une chaise durant les 7e, 8e, 9e, 10e, & une partie du 12e. Je ne parle pas du 11, parce que c’étoit le Dimanche, suivant mon Calendrier : j’eus bien de la peine à donner à cet ouvrage une forme reconnoissable, encore ne m’agréoit-il point du tout, quoique je l’eusse mis en pièces plusieurs fois avant d’y mettre la dernière main. Notez que dans peu je négligeai l’observation du Dimanche ; parce qu’ayant omis de graver le cran qui le désignoit, j’oubliai l’ordre des jours.

Le 13 Novembre, il fit une pluie qui me rafraîchit extrêmement, & qui fit un grand bien à la terre : mais le tonnerre & les éclairs dont elle étoit accompagnés, me causèrent des frayeurs terribles au sujet de ma poudre. Dès que ce fra-