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de Robinson Crusoé.

Tous ces jours furent employés à faire plusieurs voyages pour tirer du vaisseau ce que je pouvois & que je conduisois ensuite à terre sur des radeaux avec la marée montante. Il plut encore beaucoup pendant tout ce tes, quoiqu’avec plusieurs intervalles de beau tems ; mais, à ce qui paroît, c’étoit la saison des pluies.

Le 24, je renversai mon radeau, & tous les effets qui étoient dessus ; mais comme ce n’étoit pas un lieu profond, & que la charge étoit de choses pesantes pour la plupart, j’en recouvrai une grande partie dans la basse marée.

Le 25, il fit une pluie qui dura toute la nuit & tout le jour, accompagnée de tourbillon de vent, qui s’élevoient de tems en tems avec violence, & qui mirent le vaisseai en pièces, tellement qu’il n’en paroissoit plus rien que les débris ; encore n’étoit-ce que sur la fin du reflux. Je m’occupai cette journée à serrer les effets que j’avois sauvés, de crainte qu’ils ne se gâtassent à la pluie. Le 26 Octobre, je me promenai presque pendant tout le jour, cherchant une place propre à fixer mon habitation, ayant fort à cœur de me mettre en sûreté contre les attaques nocturnes des hommes cruels, ou des bêtes sauvages. Vers la nuit je plantai le piquet dans un endroit convenable au pied d’un rocher, & je tirai un demi-cercle pour marquer les limites de mon campement,