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de Robinson Crusoé.

observer que tout cela n’étoit dans le commencement qu’un tas confus de meubles & d’outils, qui, faute d’être bien arrangés, tenoient toute la place ; de sorte qu’il ne m’en restoit pas pour me remuer. C’est pourquoi je me mis à élargir ma caverne & à travailler sous terre ; car le rocher étoit large & graveleux, & cédoit assez facilement au travail que j’y faisois. Ainsi me voyant suffisamment en sûreté du côté des bêtes féroces, j’avançai mes travaux dans le roc à main droite ; & ensuite tournant encore une seconde fois à droite, je parvins à me faire jour à travers, pour pouvoir sortir par une porte qui fût indépendante de ma palissade ou de mes fortifications.

Cet ouvrage ne fournissoit pas seulement une espèce de porte de derrière à ma tente & à mon magasin pour y avoir une entrée & une sortie, mais encore il me donnoit de l’espace pour ranger mes meubles. C’est alors que je m’appliquai à fabriquer ceux qui m’étoient les plus nécessaires ; & je commençai par une chaise & une table ; sans ces deux commodités, je ne pouvois pas bien jouir du peu de douceurs qui me restoient encore dans la vie ; je ne pouvois pas écrire, par exemple, si à mon aise, ni manger avec tant de satisfaction sans une table.

Je mis donc la main à l’œuvre ; & je ne puis m’empêcher de remarquer, que la raison est le