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de Robinson Crusoé.

n’étoit que de toile, & qui étoit ouverte à l’endroit des genoux, je ne la quittai pas, non plus que mes bas, pour nâger jusqu’à bord : quoi qu’il en soit, cet accident me fit aller à la quête des hardes, & je ne fus pas long-tems à fouiller, pour voir que je pouvois aisément réparer ma perte avec usure : mais je me contentai de prendre ce dont je ne pouvois absolument me passer pour le présent, parce qu’il y avoit d’autres choses que j’avois beaucoup plus à cœur. De ce nombre étoient des outils pour travailler quand je serois à terre ; & après avoir long-tems cherché, je trouvai enfin le coffre du charpentier. Ce fut un trésor pour moi, mais un trésor beaucoup plus précieux que ne l’auroit été pour lors un vaisseau tout chargé d’or : je le descendis, & le posai sur mon radeau tel qu’il étoit, sans perdre de tems à regarder dedans ; car je savois en gros ce qu’il contenoit.

La chose que de desirois le plus après celle-là, c’étoit de la munition & des armes. Il y avoit dans la chambre du Capitaine deux fusils fort bons, & deux pistolets ; je m’en saisis d’abord, comme aussi de quelques cornets à poudre, d’un petit sac de plomb & de deux vieilles épées rouillées. Je savois qu’il y avoit quelque part trois barils de poudre ; mais je ne savois pas en quel endroit notre canonnier les avoit serrés. À la fin