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LVI
RONDEAUX

crés pour creés, xiii, 3.

vés pour veés, clxxxv, 6.
On lit par contre rencheés (L, 13) avec la diérèse.
— devant i, l’e disparaît et ne se prononce pas :

feys pour fis, xxix, 13.
— devant u, l’e se fond avec u pour former la prononciation eu[1], qui dans la plupart des cas est devenue u en français actuel :

asseure, cxvii, 11, etc. (cf. Thurot, t. I, p. 517).

congneus, clxxxix, 5 (cf. Thurot, t. I, p. 517).

deust, xciii, 6, etc.

eu, heu, lxxxvi, 9 ; clxxi, 4 etc. (cf. Thurot, t. I, p. 519).

meure, ii, 12, etc. (cf. Thurot, t. II, p. 588).

peur, cii, 10. La forme plus ancienne paour (cf. Thurot, t. I, p. 507) ne forme aussi qu’une seule syllabe (xxxv, 8 ; lxx, 12, etc.).

peusse, clxxiii, 10.

pleust, clxxiii, 8, etc.

seur, xxxvii, 11 etc. (cf. Thurot, t. I, p. 514-515).

seust, ciii, 15.

teue, xcv, 10.

veu,xliii, !2, etc. (cf. Thurot, t. I, p. 517).
— devant oi, l’e est absorbé par la diphtongue et ne se prononce plus séparément :

pourveoir, xxv, 11.

soir, pour seoir lxxiv, 3. (cf. Thurot, t. I, p. 525).

  1. La preuve que nous avons bien ici la prononciation intermédiaire eu (= ō), et non la prononciation actuelle u, c’est que nous trouvons seur (lxxxv, 6 ; cii, 11) rimant avec doulceur et valeur, mots dans lesquels la voyelle eu ayant une autre origine, ne s’est jamais prononcée u ; de même meure et asseure riment avec heure (ii, 8 et 12 ; cxvii, 8 et 11 ).