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xlvij
iii. - les divers états du poème

ainsi quelques-unes des batailles les plus importantes entre celles dont, au moyen âge, on croyait se souvenir :

Voirs est que molt morut de gent en Roncevax,
Et anz ou Val Beton, ou fu Karles Martiax[1],
A Cambraisis, quant fu ocis Raous li max...

(Ed. Fr. Michel, II, 75.)

Nous allons maintenant rapporter une série de témoignages d’où il résulte que Raoul de Cambrai n’a guère été moins répandu au midi de la France qu’au nord.

Bertran de Born, Pois als baros (1187). — Cette pièce est dirigée contre la trêve conclue à Châteauroux, le 23 juin 1187, entre Henri II et Philippe-Auguste[2]. On y lit (éd. Stimming, p. 187) :

Lo sors Guérics[3] dis paraula cortesa
Quan son nebot vic tornat en esfrei :
Que desarmatz volgra’n fos la fins presa,
Quan fo armatz no volc penre plaidei.

« Le sor Guerri dit une parole courtoise, lorsqu’il vit son neveu ému : désarmé, il eût voulu que la trêve fût conclue, mais, une fois revêtu de ses armes, il repoussa l’accord. »

  1. La bataille de Val-Beton, dans Girart de Roussillon.
  2. Voy. Rigord, éd. Fr. Delaborde, p. 79. Cf., pour la date de la pièce, Stimming, Bertran de Born, sein Leben u. seine Werke, p. 59, et Clédat, Du rôle historique de Bertran de Born, p. 71.
  3. M. Stimming adopte à tort la mauvaise leçon Henrics donnée par trois mss. La bonne leçon se déduit des formes Guenris, Guenrric, Gerin, Garins, fournies par les autres mss.