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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

ne fut pas longtemps dans cet emploi sans s’apercevoir que le curé était un amateur du beau sexe, et il lui dit un jour : « Monsieur, je voudrais bien savoir combien vous avez séduit de femmes de ce village. Dites-le moi ; je garderai le secret. – Je veux bien te le dire, répondit le curé ; j’ai confiance en toi. Tu es mon serviteur fidèle. Lundi prochain est un jour de grande fête, et l’on ira à l’offrande. Quand je serai à l’autel pour l’offrande, tu te tiendras près de moi pour donner la patène à baiser ; et quand tu m’entendras dire : « Brems ! » tu sauras que la femme qui est à l’offrande est une de celles que j’ai séduites. » Le lundi quand la femme du bailli alla à l’offrande, le curé fit « Brems ! » ensuite vint la femme du sergent, et le curé fit de même. Ulespiègle était bien étonné. À ce moment se présenta sa maîtresse. Le curé fit « Brems ! – Mais c’est ma femme ! s’écria Ulespiègle. — Cela ne fait rien, dit le curé ; elle est Brems comme les autres ; je ne veux pas te tromper. » À l’instant Ulespiègle prit congé et s’en alla, laissant là maître et maîtresse.



CHAPITRE CIV.


Comment Ulespiègle entra au service d’un paysan.



Une fois le paysan voulut aller au bois avec Ulespiègle chercher une charretée de bois. Ulespiègle était monté sur le cheval, et