Page:Anonyme - Les Aventures de Til Ulespiegle.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

qui dormait, l’alla placer le dos tout nu sur les cendres chaudes, qui la brûlèrent cruellement, et dit : « Voyez, l’hôtesse ; maintenant vous pouvez bien dire d’Ulespiègle qu’il est un malicieux ; vous le sentez maintenant, et vous l’avez vu, maintenant vous pourrez le reconnaître. » La femme se mit à crier à l’aide ; cependant Ulespiègle sortit de la maison, et dit : « C’est ainsi qu’on doit terminer le voyage de Rome. »



CHAPITRE LXXXV.


Comment Ulespiègle fit ses ordures dans le lit, et fit
accroire à l’hôtesse que c’était un prêtre
qui l’avait fait.



Ulespiègle fit une grosse malice à Francfort-sur-l’Oder. Il arriva là en compagnie d’un prêtre, et ils se logèrent tous les deux à l’auberge. Le soir, l’aubergiste les traita bien, et leur donna du poisson et du gibier. Quand ils furent pour se mettre à table, l’hôtesse mit le prêtre au haut bout, et ce qu’il y avait de meilleur dans le plat, elle le lui servait en disant : « Monsieur, mangez cela pour me faire plaisir. » Ulespiègle était au bas bout et faisait de gros yeux à l’hôte et à l’hôtesse ; mais personne ne lui présentait rien et ne l’engageait à manger, bien qu’il dût payer tout de même. Quand le dîner fut fini, et qu’il fallut s’aller