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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

écrit sur sa porte. Le curé le suivit, et vit l’écriture et le dessin. Il dit alors au forgeron : « Cela signifie qu’Ulespiègle a été ici. » Le curé avait beaucoup entendu parler d’Ulespiègle, et savait quel compagnon c’était. Il reprocha au forgeron de ne pas l’avoir fait avertir, parce qu’il aurait été bien aise de voir Ulespiègle. Le forgeron se mit en colère contre le curé et lui dit : « Comment pouvais-je vous le faire dire, puisque je ne le savais pas moi-même ? Mais maintenant je sais bien qu’il a été chez moi ; je m’en aperçois bien à mes outils ; si jamais il revient, il n’y aura chose qui me retienne. » Avec un chiffon mouillé il effaça ce qui était dessiné sur sa porte, en disant : « Je ne veux pas avoir les armes d’un vaurien peintes sur ma porte. » Là-dessus le curé s’en alla et laissa là le forgeron ; quant à Ulespiègle, il était loin et ne revint pas.



CHAPITRE XLI.


Comment Ulespiègle dit à un maréchal ferrant,
à sa femme, à son garçon et à sa servante,
une vérité à chacun.



Après avoir quitté le forgeron, Ulespiègle arriva à Wissmar un jour de fête, et devant la porte d’un maréchal il vit une belle femme avec sa servante. C’était la femme du maréchal. Il alla se loger en face. Dans la nuit il déferra son cheval des