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introduction

servé sa physionomie antique. Elle semble donc être tombée entre les mains d’un réviseur ayant le caractère de trouvère isolé, que M. Gaston Paris reconnaissait chez l’auteur. L’œuvre de ce rimeur n’a sans doute été qu’un travail personnel, fait en dehors du goût littéraire contemporain et dont la publicité est douteuse.

À quelle époque s’y est-il livré ? Très-tard vraisemblablement. Quels que soient les torts du copiste, il n’est pas supposable qu’il ait eu sous les yeux un manuscrit antérieur au XIVe siècle. Au point de vue historique, il faut, semble-t-il, supposer un moment assez éloigné de la disparition de l’archevêché de Dol. Les intérêts dont nous avons parlé n’ont pu permettre que longtemps après cet événement de refaire aussi impartialement une chanson qui consacre la suprématie de ce siège, d’autant plus que l’auteur de ce rifacimento a tout l’air d’être un clerc.

C’était, suivant toute hypothèse, quelque clerc de Saint-Pierre d’Aleth ou de Saint-Servan, églises collectivement desservies par des chanoines de S. Victor depuis la translation du siège épiscopal [1]. On croit même apercevoir sa main dans

  1. Il est remarquable qu’aucun des couvents du pays ne reçoive de mention particulière ; Saint-Étienne, Château-Malo, Notre-