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introduction

ces dissentiments [1], et, en fait, le dernier évêque qui ait reconnu Dol est celui qui porte dans les catalogues le nom de Donoaldus (1120-1144), encore ce prélat reconnut-il simultanément Tours. Saint Jean de la Grille, qui lui succéda, évita toute difficulté en allant se faire consacrer par le pape. Le plus rapproché des suffragants de l’archevêque de Dol était donc loin d’être le plus soumis [2].

Ces considérations éclaircissent un passage de la chanson. Après avoir pris Quidalet, Charlemagne l’abandonne au temporel et au spirituel à l’archevêque de Dol. Pourquoi cette donation inattendue ? Ne serait-ce pas pour affirmer les droits de suprématie de Dol sur le diocèse d’Aleth ou de Saint-Malo ? Il y avait un intérêt toujours présent pour un habitant du diocèse de Dol à gratifier son archevêque de la ville d’Aleth, titre du siège. Par contre, il est difficile de croire qu’un diocésain d’Aleth eût eu la même générosité, aucune réminiscence historique ne pouvant lui en donner l’idée, les deux villes ayant toujours été par ailleurs indépendantes l’une de l’autre. Les attaches de l’auteur avec le pays de Dol paraissent donc prouvées.

  1. Gallia Christiana de M. Hauréau, p. 61, B ; p. 999, A.
  2. D. Morice, Pr. I, 735, l. 54 et stes.