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introduction

un véritable pouvoir, sinon incontesté du moins existant en fait avec tout son prestige et toutes les prérogatives de son titre. Il est difficile d’étendre cette période au delà du cardinal Roland ✝ 1189.

Nous joindrons quelques autres arguments qui valent surtout par leur concordance : l’absence de toute trace de l’antipathie ordinaire des Bretons contre les Normands dénote une période d’apaisement qui doit être antérieure aux guerres de 1197 et 1203. À cette dernière date, Jean-Sans-Terre ravagea tout spécialement le pays de Dol [1].

La seigneurie de Morlaix fut confisquée aux comtes de Léon en 1179 et tomba définitivement dans le domaine des ducs en 1187. L’auteur lui donne un seigneur particulier, est-ce un indice qu’il a écrit avant cette réunion ? Le même raisonnement peut se faire à propos de la seigneurie de Daoulas devenue abbaye en 1173 [2]. L’énumération des seigneurs de Léon ne distingue pas les comtes de Léon des vicomtes, elle est sans doute antérieure à la création de la vicomté de Léon en 1179 [3].

  1. D. Morice, I, 123, 131.
  2. D. Morice, 1, 114, 119, 130. — Id., III, 105.
  3. A. de Blois, comtes et vicomtes de Léon. (Biog. bret., II, 296.)