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introduction

d’oïl, et pour traditions que les souvenirs propres de la petite Bretagne. Au siècle suivant, un trouvère breton, si isolé qu’on le suppose, n’eût pas échappé à la contagion des romans de la Table-Ronde.

Ce que l’on peut apercevoir des idées politiques, au milieu des conventions nécessaires d’une chanson de geste, est de la même date que le goût littéraire. Dans Aquin, l’organisation féodale fonctionne régulièrement ; mais les seigneurs bretons sont tous les vassaux directs du roi sans notion du duc comme intermédiaire.

Fors vous, beau sire, nul droit seignor n’abvon [1].

Le trait de ce riche archevêque de Dol qui deffraye les seigneurs qui le défendent [2] n’est pas d’un contemporain de Pierre Mauclerc et de la ruine du clergé breton.

On a déjà remarqué que la date de ce roman ne peut être reculée au delà de la suppression de l’archevêché de Dol qui eut lieu en 1199. On peut ajouter qu’il n’a pas dû être composé dans les années qui l’ont immédiatement précédée. La chanson date d’un moment où l’Archevêque était

  1. V. 107.
  2. V. 183, 768.