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la conqueste de la bretaigne

« Pour le sien peuple [crestien] certes saulver,
2750« Comme c’est voir et ge le croy sanz faucer,
« [..........................]
« Le bon roy Charlez, le fort roy principé,
« De par le pape qui Romme a à garder,
« Le pere en Dieu [qui] nous peut bien garder ! »
2755— « Que avez [nom] ? » Ce dist Charlez le ber.
— « Sere, dist il, Garnier me faz nommer.
« L’emperere qui Romme a à garder
« M’anvoye à vous, et tout pour vous aider ;
« Quar bien abvoit ouy de vous parler,
2760« Que estïez en Quidalet sus mer
« Sus Sarrazins que Dieu peut fere finer,
« Qui moult vous font travailler et pener. »
— « Vaire, dist Charlez, Dieu vous p[ui]st mercïer ! »
L’emperiere luy commence à conpter
2765Des fieres paynes qu’ilz luy ont fait tirer.
Quant Garnier l’ouyt, se print à soupirer,
Et [si] a prins au roy à demender :
« Sere, dist il, quel part voulez aler ?
« Voudrez vous, Sere, en France retourner ? » (fo 51 vo)
2770— « Nennil voir, Sere, aillours conpvient aler ;
« Faitez nous tost vostre hernoys trouser ;
« Après Aiqin [il] nous conpvient aler.
« À ung mesaige ay ouy reconpter,
« Que à Carhès est alé hosteler,
2775« [Et] le chastel a fait fort adrecer ;
« Ge luy feré certez le cheff couper,