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par le roy charlemaigne

Et luy roys s’est de pamayson levé.
2620Quant voit le deul que Franczoys ont mené,
De grant pitié a le roy soupiré ;
De m[ainte]nant les a reconforté
Et lour a dit : « Ne saiez effrayé,
« Ge gariray, [com]bien me sens greve[r],
2625« Quar blescé suy griesvement ou costé,
« Moult malement m’a ung pean bouté,
« Dieu le maudie le roy de majesté ! »
Est le roy Charles à genouelz alé ;
Envers le ciel tendit ses mains vers Dé,
2630Et a maudite Gardoyne la cité,
Et tout le peuple qui y est ostelé :
« Beau sere Dieu, dist Charles le sené,
« Qui en la Virge prin[te]s humanité,
« D’ele nasquis[tes], ce sçoit l’en de verté,
2635« En Bethleem illecques fustes né
« Virginement au saint jour de Noë.
« Sere, illecques fustes de troys roys adouré, (fo 48)
« Mir[re] et encens et fin or esmeré,
« Sere, t’offrirent par grant humilité.
2640« Le roy Herodes fut pour vous moult iré,
« Quant il ouït que vous estïez né,
« Qui les prophetes abvoi[en]t devisé,
« Qui roys n’estant qui aret po[est]é
« Sur toutes [riens] et seroit Homme Dé.
2645« Voult vous occirre le cruel defféé,
« Querre vous fist par tretout son regné,