il manque fort peu de chose à la nôtre. Un vers qui n’a pas attiré l’attention, nous dit expressément :
Par la bataille avons alé à fin,
ce qu’il est difficile d’interpréter autrement que
par l’annonce de la fin du récit lui-même. Nous
n’avons donc à regretter que les détails d’un
combat singulier que nous voyons commencer. Ce
combat est le dernier du poème, si, comme nous
le croyons, le héros qui y périt, et dont le nom
manque par la plus malheureuse déchirure qu’on
puisse imaginer, n’est autre que le roi Aquin [1].
La chanson est donc terminée au point de vue du
dénouement.
De là il s’ensuit qu’il ne faut attribuer l’absence de la fin, ni au premier trouvère, ni même probablement au copiste. Mais entre eux il y a, nous semble-t-il, un autre personnage, l’auteur du remaniement de la chanson primitive, dont le travail a tous les caractères de l’inachèvement. Ce dernier est pour nous la cause, volontaire ou involontaire, nul ne le sait, de la brusque interruption du texte. Pour un motif quelconque il n’a pas terminé la refonte de l’ouvrage complet qu’il avait sous les yeux.
- ↑ Notes, v. 3077.