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la conqueste de la bretaigne

Des Sarrazins fut moult grand ly esguart,
Qu’en Quidallet estruent de l’autre part
D’autre part Rence ou flote Chaliart.
1310Aiquin a deul, à pouay qu’il ne part,
Quant de sa gent a veü tel essart,
De son lignage à bien leans le quart.

XVIII

MOult fut Aiquin courocé et iré
De son chastel qu’il voit enxin bruslé,
1315Et de ses hommes qu’il voit ars et greslé.
Tel deul en a, à poay n’est forcenné,
De maltalant [s’]est à terre pasmé ;
Et l’emperis si l’avoit relevé,
Par troys foiz l’a besé et acolé :
1320« Sire, dist el, pour Mahom[met] mon Dé !
« Pour poay de chose estez ore efréé,
« Pour ung chastel que avez adiré ;
« En mal[e] heure fust il onques fondé ;
« Seignour, dommage avez moult enduré,
1325« Puys que roy Charles vint en ceste cité ;
« Lessez ce deul et ne soit plus mené,
« Quar pour deul fere n’est nul bien recoupvré.
« Chastiaulx avez encore à grant planté
« Parmé Bretaigne et du long et du lé. »
1330— « Damme, dist il, c’est fine verité,