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dirige vers un château très-fort et très-ancien qu’il connaissait de longue date, le château du Méné. V. 2970-81.

Les Français, conduits par Naimes, viennent relancer Aquin dans ce repaire. Le roi de France suit Naimes ; il ne s’arrête qu’après avoir occupé la forêt de Nevet. Aquin est cerné à la faveur de l’obscurité. L’armée campe. — Le lendemain, à l’aube, Aquin voit les troupes de Charles ; il sort immédiatement du château avec ses guerriers ; il les anime par ses paroles contre cette race qui lui a enlevé sa femme [1] qu’il aimait plus que la vie, et la belle cité de Quidalet, qui faisait toute sa joie. V. 2982-3006.

Excités par ces discours, les païens font des prodiges ; ils culbutent les troupes romaines, commandées par Garnier de Gascogne, neveu du pape, qui périt dans le combat. « C’est grand dommage », dit l’auteur, en manière d’oraison funèbre. — Aquin réussit dans la mêlée à reconquérir sa femme, qu’il entraîne dans le château. Désespoir de Charlemagne ; il pleure Garnier et jure de prendre ce château, ce qu’il exécute sur le champ. Le feu grégeois détruit la forteresse de fond en comble. V. 3007-3022.

Aquin n’a pas péri. Il abandonne les ruines et s’en va du côté de la mer. Il rencontre un ermitage. L’ermite s’appelle Corentin, il disait la messe en l’honneur de saint Martin. Les païens font grand bruit autour de l’église où ils s’apprêtent à se retrancher. Aquin lui-même pénètre dans l’intérieur. Le saint reconnaît les païens à leur langue, il savait « leur latin ». Il achève de dire sa messe et se dépouille des vêtements sacrés. À cet instant, les païens se jettent sur lui, mais Dieu fait un miracle et protège la fuite du saint en l’enveloppant d’un nuage. V. 3022-3040.

Charlemagne, à la recherche du roi Aquin qui lui a

  1. V. note du vers 3014.