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levis de la ville, au bord de la mer. Le seigneur qui la gardait s’est enfui avec Aquin. Ce donjon est si fort, que trois hommes l’auraient défendu contre une armée. L’étage le plus voisin de la mer était celui où le roi Aquin faisait jeter ses prisonniers. Charlemagne a hâte de s’y rendre. Il en fait briser les portes, il délivre les prisonniers et ordonne de dire des messes pour ceux qui ont péri dans cette prison. L’empereur ne néglige pas de faire raser et tondre les infortunés captifs, ni de leur donner de riches vêtements. Charles fonde alors dans la Cité un moutier sous le vocable de saint Pierre. L’Archevêque dit la messe de consécration. Le roi fait au nouvel autel de magnifiques offrandes. Après la cérémonie, Charlemagne s’adresse à Isoré : « Grâce à Dieu, sire Archevêque, nous avons pris cette bonne ville. Il nous en a coûté, car voilà plus de sept ans que nous sommes venus de France dans ce pays pour nous en emparer. Je vous la donne, vous l’avez méritée par vos faits d’armes. » L’Archevêque remercie « cinq cents fois » Charles et lui jure de marcher à son secours avec tous les siens, en quelque pays qu’il puisse être. V. 2277-2353.

Les Français sont campés dans la ville, l’empereur monte au palais où il trouve de grandes richesses. Le lendemain, Charlemagne offre à ses barons un festin dans le palais d’Aquin. Les convives se réjouissent de la nouvelle conquête. Le duc Naimes ouvre l’avis de s’emparer de Gardaine, cité puissante appartenant au prince Doret. Près de cette ville, il y a un château fort appelé Dorlet. Naimes demande à se charger de cette expédition, et prie le roi de lui confier son oriflamme. Il ne se soucie pas d’être accompagné par Isoré. Celui-ci peut rester avec Charlemagne dans la ville qui lui a été donnée. V. 2354- 2396.