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cap, prend à la main une coupe d’or enrichie de pierreries et sort de la tente et du camp. Il s’achemine, car il connaissait le pays, vers la fontaine, dans la direction de la Cité. Un païen, monté aux créneaux, voit venir le vassal, se glisse traîtreusement à sa rencontre, lance son dard et le tue ; puis s’empare du calice, qu’il va offrir à Aquin. Le roi en fait hommage à la reine. V. 1189-1225.

Un valet d’armée qui avait suivi Guinemant, va raconter ce forfait à l’Archevêque, qui promet énergiquement de venger son bon vassal. Il fait armer ses trois mille hommes et va donner l’assaut avec une telle vigueur que les Norois sont sur le point de se rendre. V. 1226-1250.

Les Bretons attaquent le château de Dinard. Les Norois accourent et montent aux murs, du haut desquels le châtelain jette à Isoré les plus violentes invectives. Il termine en réclamant avec ironie le tribut que Charlemagne doit à Aquin. « Sortez, lui crient les compagnons d’Isoré, et nous vous le payerons ; nous vous apportons déjà des épées et des dards, que vous recevrez dans le corps. Rendez Dinard, ou vous serez tous pendus. » — Les Norois refusent avec indignation. Les Bretons les attaquent avec rage. V. 1251-1289.

Suite de l’assaut du château de Dinard ; ce château est presque entouré par la mer. Le lignage d’Aquin s’y défend courageusement. Grimoart, son neveu, en est le châtelain ; ses cousins sont avec lui ; ils sont plus de mille païens. Les Bretons leur lancent des dards de toute espèce, et au moyen de l’arc, du feu grégeois, qui les brûle ainsi que le château. Les Sarrasins, pris de terreur, s’enfuient à Quidalet en traversant la Rance sur les vaisseaux de Chaliart [1]. Aquin manque d’éclater en voyant ce

  1. Ou « devers Chaliart », car Chaliart, au lieu d’être un nom