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et en ayant appris que rien ne pouvait empêcher de mourir comme ce merle, elle comprit la vanité du siècle et renonça au grand travail qu’elle avait commencé. Cette dame était morte depuis plus de cent ans, ajouta Ahès ; il ne s’était pas remarié depuis lors, et désormais il était trop âgé, car les vieux hommes sont trop refroidis pour plaire aux jeunes femmes. — Cette plaisanterie provoque de grands rires chez les assistants. V. 849-924.

L’auteur revient au roi Aquin. — Celui-ci est de retour dans Quidalet d’où il sort [le troisième jour de combat], en menaçant de nouveau Charlemagne. Le roi de France l’entend et fond sur lui. Ils se donnent de grands coups et tombent tous les deux à terre. Les païens bondissent au secours de leur roi qui se débat sur le sol et lui redonnent l’avantage. Charles à son tour va être occis quand il est secouru par le duc Naimes, l’Archevêque et les autres. Cette rescousse produit un massacre de mille païens. Charlemagne est remonté à cheval. — Aquin fait de grandes pertes. De trente mille hommes qu’il avait au début de l’action, il n’en échappe que quatre mille. Le roi de Nort pays voit qu’il a le dessous et s’enfuit à Quidalet sur un cheval rencontré par hasard. L’impératrice vient à sa rencontre et le renvoie au combat. V. 925-979.

Nouvelle bataille. Quatre cents Français sont tués. Richard, Ripé, Baudouin, Hues, Naimes, Geoffroy l’Angevin sont blessés. — Ce fut là que périt Thierry de Vannes, père de Roland. V. 980-990.

L’empereur gémit sur la perte de ses hommes. Il regrette surtout Thierry dont il fait l’oraison funèbre : « Gentil duc, en récompense de tes services, je t’avais donné pour femme ma sœur, la belle et noble Bagueheut. La voilà veuve et voici Roland orphelin ! » Puis il se pâme trois fois et tombe de cheval. Naimes le réconforte et le