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lxxxvi
introduction
PHONÉTIQUE[1]
VOYELLES TONIQUES
A

En syllabe ouverte, l’a est parfois conservé, comme en italien : par (lat. par) 5604 ; par, part (lat. paret), 68, 3245 ; sa (lat. sapit) 11496 ; sas (lat. sapis) 1659 ; sas (lat. satis) 10440.

L’auteur ne se rend pas compte de la loi qui détermine en français l’alternance des sons é et - (influence d’un élément palatal) : aider 23, aidee 54, areisné 1052, chalonçee 41, comencee 46, conseillé 1069, corocés 135, moitez 111, etc., d’une part ; alier 301, bier, estier 293, clief 4418, clier 4034, confessié 15114, demostriés 15308, pier 365, trief 798 etc., de l’autre. Même quand la diphtongue est légitime, l’auteur la fait rimer avec é pur : aprochier 2601, chalongier 327, mangier 2633, noisier 2621, saciés 135, uchier 2504. La désinence -ee, soustraite à l’influence palatale, est assez fréquemment transformée en -ie[2] : agrie 4888, ancontrie 11934, blie 14659, cellie 13300, cercelie 851, contrie 13296, creantie 83, dorie 8497, endurie 3994, ensenglentie 1853, esgardie 8510, espie1210, estrouie 12874, fondie 2144, lie 846, Pantasilie 8499, pensie 5790, randonie 4681, serie 12334, etc.

La graphie dialectale ei est particulièrement fréquente

  1. Nous prenons comme point de départ les sons primitifs (latins ou latinisés).
  2. À la tirade iii, qui est en -ee, le premier scribe avait écrit par -ie quelques mots qu’une seconde main a ramenés à la forme normale -ee.