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xxi
i. — analyse du poème

et l’ermite laisse Roland pour aller recevoir la nourriture journalière que lui apporte un ange ; Roland désire connaître combien il a encore de temps à vivre ; il prie Dieu pour qu’il n’arrive rien de fâcheux à ses deux compagnons (-14972). Miracle que fait Dieu en sa faveur : un ange prend la figure de Roland, revient vers Sanson et Hugues et leur annonce qu’ils verront dès le lendemain le camp de Charlemagne ; un pommier sauvage leur fournit des fruits d’une saveur incomparable, et ils dorment jusqu’au jour (-15024). L’ange apporte à l’ermite le double de sa ration journalière ; il lui annonce que Roland ne vivra que sept ans après la prise de la ville assiégée actuellement, et qu’il sera trahi par un des siens ; l’ermite lui-même mourra, à l’aube du jour, et c’est Roland qui lui donnera la sépulture (-15057). Frayeur, puis résignation de l’ermite : il soupe avec Roland, d’un pain et de deux pommes auxquels Roland trouve miraculeusement une saveur divine (-15109). Informé par l’ermite de ce que l’ange lui a révélé, Roland, d’abord bouleversé, se résigne à la volonté divine en songeant aux prouesses qu’il pourra encore faire contre les Païens (-15164). Mort et inhumation de l’ermite ; Roland rejoint ses compagnons et les réveille (-15250). Hugues et Sanson veulent encore manger des fruits du pommier, mais ils les trouvent amers ; le miracle a cessé, mais un autre se produit, et dans la forêt sauvage qui est devant eux s’ouvre une large voie ; Roland leur explique alors ce qui s’est passé et ce qui lui est arrivé à l’ermitage, sauf la prédiction relative à sa mort ; bientôt ils aperçoivent Pampelune et le camp de Charlemagne, et mettent pied à terre sous un sapin (-15332).

Rainier de Nantes, sorti du camp pour chasser au faucon, reconnaît Roland et retourne précipitamment annoncer à Charlemagne ce qu’il a vu (-15333). C’était le moment où plus de deux cents barons signifiaient à l’empereur que, puisque Roland n’était pas là, ils allaient rentrer en France et l’abandonner ; douleur de Charlemagne, qui déplore sa conduite brutale vis-à-vis de son neveu ; Olivier proteste qu’il ne quittera pas l’empereur, mais il le supplie de donner de lui-même l’ordre du retour et de lui confier le commandement de l’arrière-garde (-15403). Fière réponse de Charlemagne : « S’en aille qui voudra ! Je mourrai ici plutôt que de faire porter en arrière la bannière de l’Empire ! » (-15407). Rainier annonce qu’il a vu Roland et Hugues de Blois ; incrédulité de Charlemagne et d’Olivier ; Estout ne peut résister au désir d’aller s’assurer par lui-même de ce qui se passe ; Rainier entraîne la plupart des barons, et