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cxxvii
viii. — la versification

marchis) pour en faire marcois (115), et, en dehors de toute analogie et de toute règle, transforme cronique en cronois (108).

Les mêmes procédés se retrouvent partout, plus ou moins fréquemment, ou des procédés analogues. Si le s s’ajoute (comme nous venons de le voir), il peut aussi se supprimer, qu’il appartienne à la flexion (seison 242 pour saisons[1], diner 320 pour deniers, chevaler 325 pour chevaliers, crenu 355 pour crenus, 1065 pour niés, avé 1042 pour avez, etc.) ou même au radical (leri 797 pour larris, plu 1031 pour plus, assé 1057 pour assez, Espainoi 935 pour Espanois, etc.).

Le r, le c, le t, le l mouillé disparaissent à l’occasion (mervoi 924 pour mervoil, son 1180 pour sont, vermoie 1294 pour vermoille, daré 1555 pour darer, mon 1765 pour mont, fon 1751 pour font, orgoi 1814 pour orgoil, lon 3943 pour lonc, pon 11085 pour point, etc.). L’e posttonique est souvent supprimé (pir 1167 pour pierre, mer 2040 etc. pour mere, Castel 8421 pour Castelle, sant 8596 pour sainte, Vian 10982 pour Viane, sant 11154 pour sante), plus rarement ajouté (peoire 3637 pour peoir, sbanoie 4995 pour sbanoi, etc.).

Pour finir, voici la table alphabétique des rimes, avec, à l’occasion, quelques remarques particulières :


A, ix, lxxiv, lxxviii, cii, cxviii, cli, clxvii, ccvii, cclxiii, cccxvii, cccxlix, ccclxxxvi, ccccxiv, ccccxxiii, cccclxi, d, dxix, dxxxviii, dlxxi, dciii, dcxxiv, dcxlviii.

ACE, xvii, cccciii, cccclxviii, dxliv. — L’auteur confond les formes qui, en français propre, sont en -ace avec celles qui sont en -ache, d’une part, face (*faciam), de l’autre, hache (*happia), sache (sapiam). La même confusion se trouve dans des poèmes composés en France.

  1. Le s de Bertons 282 est probablement du fait du scribe.