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introduction

saire : apormain, autresis 2733, cert, chose que non, curtement, da, daré, delons, den, dentre, deprés, deqa, deqi, desot, enfra[1], ensi, enz (préposition), falcis (a), fi (tote), foes (tote), gair, longor, neslepas, oc (avec), och (oui), ond[2], par (pour), por (par), porman, pur, rier, sot, trosquement, vis (en), volentiere. Et nous noterons que la conjonction se perd son e pour se combiner avec le pron. tu, d’où stu.

SYNTAXE

Comme je l’ai remarqué, la désorganisation de la déclinaison jette le plus grand trouble dans les lois d’accord entre article, substantif et adjectif en genre, en nombre et en cas. Aux exemples cités, j’en joindrai seulement quelques autres plus particulièrement représentatifs. Non seulement le poète hésite sur le genre de mer dans l’intérieur d’un vers (Pres la mer a .X. lieues o il est plus proçan 10977), mais, sollicité par la rime, il écrit sans scrupule : dela la mer salé 12083, la tere e mer fondu 14505, oltre la mer fondis 15599.

Non seulement, à l’imitation de l’ital. sera, il crée un subst. fém. soire à côté du masc. soir, seul en usage en français propre, mais il attribue à soir le genre féminin : une soir 4501, 5053.

La conjugaison est infectée par la confusion entre la 3e p. sg. et la 3e p. plur. (le singulier supplantant le pluriel), confusion due à l’idiome maternel de l’auteur et dont il n’y a pas lieu de rechercher ici l’origine[3]. Je

  1. À l’exemple cité au Glossaire il faut ajouter enfra soi 15076,
  2. Cet ond, relativement rare, n’est jamais employé au sens de  « c’est pourquoi », comme dans la Prise de Pampelune.
  3. Cf. Meyer-Lübke, Ital. Gramm., § 393.