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Préface.

dans une certaine grotte voisine de Carthage ; mais l’on ne voit pas que ce genre de sottises ait jamais rien prouvé contre les héros de roman.

Pour nous qui avons transcrit ce poëme, qui en avons comparé les différentes copies, qui en avons lu et relu le texte, comme c’était notre devoir d’éditeurs, nous n’avons éprouvé aucune des souffrances dont la simple lecture de la version en prose a affligé M. Charles Nisard. Loin de là, nous avouerons sans honte, qu’à force de vivre dans leur commerce nous avons fait amitié avec les principaux personnages de notre roman, avec Huon de Bordeaux, avec le vieux Jérôme, avec la belle Esclarmonde, avec Oberon surtout, ce bon petit roi que rappelle si bien la fée Urgande de Béranger :

Enfants, il était une fois
Une fée appelée Urgande,
Grande à peine de quatre doigts,
Mais de bonté vraiment bien grande.

Il nous a inspiré un tel intérêt

.  .  .  .  . ce petit roi sauvage,
Qui tout son tans conversa en boscage,


que le désir nous a pris de rechercher son origine. Oberon était-il une création du vieux trouvère dont nous publions le poëme, ou n’était-il qu’un enfant adoptif de son imagination ? En ce cas, d’où venait-il ? De l’Orient ? De la Germanie ? De l’Armorique ? Telles sont les questions que notre curiosité s’est posées. Nous les avons