Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxij
Sommaire.

contre Yvorin ; il se décide à implorer sa merci, court se jeter à ses genoux, lui rend son épée et l’instruit de ce qu’il vient d’apprendre lui-même. — Fureur d’Yvorin, lorsqu’il sait que son frère Gaudisse a péri de la main de Huon. — Les deux ennemis se réconcilient et s’unissent pour tirer vengeance des Français. Dans sa colère, Yvorin donne ordre de faire pendre le ménestrel qui lui a amené Huon. Déjà le pauvre jongleur a la corde au cou, lorsqu’en regardant du côté d’Aufalerne, il aperçoit Huon. Il l’appelle à son aide ; il l’adjure de ne pas le laisser mourir. — Au souvenir du service qu’il a reçu de lui, Huon s’émeut, sort de la ville avec les siens, court au lieu du supplice, et arrive à temps pour délivrer son maître, qui, une fois libre, s’empare du cheval d’un païen, prend la fuite et va chercher un refuge dans la ville. Huon et ses compagnons y rentrent aussi, mais non sans peine. — Garin de Saint-Omer est resté en arrière ; il tombe sous les coups des Sarrasins. Huon pleure la mort du généreux compagnon qui, pour lui, avait quitté sa famille et son pays ; mais, ce devoir rempli, il ne laisse pas de se mettre à table et d’appeler le ménestrel à la fin du repas : « Prends ta vielle, ami, lui dit-il ; après la douleur la joie, et tu nous dois bien ce divertissement, car c’est pour toi que nous avons été si rudement éprouvés. » Les barons prennent plaisir à écouter le ménestrel, puis vont se reposer sans crainte, à l’abri des fortes murailles de la ville. P. 243-251.

Le lendemain, en se promenant au bord de la mer, Huon et les siens voient aborder un navire dont l’équipage s’effraye en reconnaissant Aufalerne ; mais les marins se rassurent bientôt lorsque Jérôme leur demande en français de quel pays ils sont. — « De