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notes

V. 1661. En voyant que dans ce vers et plus loin, vv. 1665 et 1680, les montures des messagers qui jusqu’ici ont été qualifiées de dromadaires, sont appelées chevaus, tandis que dromadaire reparait au vers 1696, on pourrait croire à des altérations du texte ; mais une telle supposition n’est pas nécessaire. Les gens instruits, au moyen âge, savaient bien que le dromadaire était une variété du chameau (on peut citer, par exemple, Sicard, évêque de Crémone, Mitrale, lib. V, c. 9, dans Migne, Patrologia latina, vol. 213, col. 235 : dromedarius est animal minus camelo, sed velocius eo ; currit enim una die quantum equus tribus diebus) ; mais les auteurs des chansons de geste ne se faisaient pas une idée bien nette de l’aspect de la bête : pour eux, le dromadaire était avant tout un animal courant très vite ; voir F. Bangert, Die Tiere im altfranzösischen Epos, Marburg, 1885 (Ausgaben und Abhandlungen, fasc. 34), p. 49. Le « trouveur » de Doon de La Roche est donc excusable d’avoir cru que le dromadaire était une sorte de cheval, courant beaucoup plus vite que les chevaux ordinaires.

V. 1720. [D’]or et [d’]argent ai ge .xxx. somiers trossez. On pourrait lire, sans correction, mais en introduisant une ponctuation : Or et argent ai ge, .xxx. somiers trossez.

V. 2128-2129. Li rois vos a mandé par menace et par ban Qu’ele ne soit destruite ne des membres perdant. Il n’y a rien de pareil dans ce qui précède : Pépin n’a rien mandé à Malingre. On pourrait corriger nos a mandé, en se rappelant le v. 635, où Pépin dit à Doon en parlant d’Olive : Et qui mal lui fera, si soit chier comparée.

V. 2215 Que l’avoient juré a Tomile et Malingre. C’est la leçon du manuscrit, mais on obtiendrait un vers plus conforme aux habitudes du style et de la versification de l’auteur en biffant a et en lisant Que l’avoient juré Tomile et Malingre. Comp. v. 1937 Tomile et Malingre fera les chiés coper.

V. 2347-2348. Li cembels s’en torna ; s’ont la bare guerpie Et dus Do les enchauce com chevaliers nobile. — Le sens parait être : les chevaliers qui font partie du cembel et qui s’étaient avancés jusqu’à la bare (la barrière, la fortification extérieure du château de La Roche) en guise de défi (comp. G. Paris, Mélanges de littérature franç. du