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brun de la montaigne

Dont s’en ala Butor ou chastel soupirant,
Ou la dame trouva ses .ij. poins detordant ;
A son povoir l’ala Butor reconfortant.

XXXIX[1]

Or s’en vont chevauchant li chevalier armé,
715Car li eure aprochoit d’aler ou bois ramé.
Bruiant en a l’enfant entre ses bras porté
Et .iiij. chevaliers l’avoient adestré,
Mais on avoit l’enfant trés bien encortiné,
Pour le temps qui fu frois encontre l’avespré.
720Tant ont li chevalier chevauchié et erré
Qu’il choissirent le bois qu’il virent grant et lé.
Adont parla Bruians qui le cuer ot sené,
Et leur a dit : « Seigneur, ou non de Trinité,
« C’un petit entendés de ce qu’ai en pensé.
725« Nous en portons l’enfant no seigneur redoubté,
« Je vous suppli tretous par trés fine amisté
« Que nous n’alons que .iiij. ou propre lieu faé
« Car se tous i alons ce sera mal ouvré. »
Li chevalier a qui Butor l’avoit livré
730A dit : « Vous dites bien, nous ferons par vo gré,
« Mais avant nous verront juques au bois ramé
« Tant qu’il nous aient mis du tout a sauveté.
(v°)— Sire, » ce dit Bruians, « vous dites verité. »
Or ont li chevalier jusqu’au bois cheminé,
735Et quant il vindrent la, si sont dede[n]s entré,
Mais de tous les vassaus n’en i a demouré
Que .iiij. seulement, que tous s’en sont alé.

XL

Li .iiij. sont entré bien parfont ens ou bois,
Et li autre vassal estoient au hernois,

  1. — 719. la uespré. — 726. amistié.