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de la droite, qui fut la conséquence de ce vote, facilitèrent la prompte adoption non-seulement de la loi du mariage, mais aussi de colle qui était relative aux écoles.

Cette dernière arriva à l’ordre du jour de la chambre des seigneurs, le 30 mars-1863 et donna lieu à une discussion animée, remarquable surtout par un. discours éloquent que prononça le savant physiologiste Rokitanski en faveur de l’enseignement scientifique. La minorité avait demandé qu’on introduisît dans la loi les dispositions nécessaires pour que l’Église catholique conservât une influence suffisante sur l’éducation religieuse et morale de la jeunesse catholique, .et que les écoles primaires et moyennes conservassent un caractère confessionnel. Le projet fut renvoyé à la commission, qui modifia la loi dans" ce sens, que l’Église aurait non-seulement la direction de l’éducation religieuse, mais aussi des exercices religieux, el que les instituteurs appelés à diriger en chef une école appartiendraient à la religion de la population à laquelle l’école, serait" destinée. Ce fut avec ces changements que le projet fut adopté le 31 mars. La chambre des députés, voulant prouver ses sentiments de conciliation, avait donné, dès le 26 mars, son assentiment aux légères modifications opérées par les seigneurs dans la loi sur le mariage. Elle approuva de même sans difficulté le 2 avril, les amendements introduits dans la loi sur les écoles. Il ne manquait donc plus à ces lois que la sanction impériale.

. Cette sanction se fit attendre quelque temps et on ne fut pas sans appréhender que les influences. ecclésiastiques n’eussent produit à la cour un nouveau revirement. Déjà cependant la chambre des députés avait commencé la discussion de la loi inter confessionnelle. Les trois premiers articles étaient relatifs à la religion des enfants ; ils stipulaient que les enfants suivraient la religion de leurs parents et que des engagements sur la confession dans laquelle les enfants seraient élevés, pris envers les chefs d’une église ou corporation religieuse, n’auraient aucun effet légal. L’arl. 4 statuait qu’après l’âge de 14 ans accomplis, chacun serait libre de choisir sa religion, et les articles suivants abrogeaient toutes les dispositions pénales qui empêchaient jusque là le changement de •confession en Autriche. Les articles 9 et suivants mettaient fin à un autre abus en verlu duquel les habitants non catholiques étaient obligés de contribuer par certaines redevances aux frais du culte catholique. Enfin les derniers articles avaient rapport à l’usage des cimetières et à la célébration des fêtes. Cette loi fut, comme les précédentes, vivement attaquée dans la discussion générale par les ecclésiastiques tyroliens Jager et Greuter. MM. Kuranda, Schindler et d’autres orateurs’la défendirent. Les articles furent adoptés sans débats, le 3 avril. La chambre- des seigneurs ne s’en occupa qu’un mois plus tard, et vota la loi le 14 mai avec quelques modifications peu importantes auxquelles la chambre des députés donna son assentiment. Le 25 mai 1868 enfin, la couronne sanctionna les trois lois, et prouva ainsi qu’elle persistait fermement dans la nouvelle voie où elle était entrée.

Lois financières. — Les lois destinées à consolider le système libéral présentaient un grand intérêt sans doute ; mais il était urgent, avant tout, de régler la situation financière, et on pouvait ; se demander si le ministère libéral qui avait pris au commencement de l’année la direction des affaires parviendrait à vaincre les" difficultés contre lesquelles toutes les administrations précédentes avaient échoué. Le 24 mars enfin, le jour où les délégations terminaient leur session, le ministre des finances présentait au reichsrath les propositions que le gouvernement croyait capables de niettréfin au déficit. Les délégations avaient voté le budget des dépenses communes pour 1868, dépenses qui s’élevaient à plus de 89 millions de florins (de 2 f. 50) ; sur ce tolal, une somme de près de 7 millions de florins devait être couverte par les recettes communes des douanes, 70 p. 100 du restant, c’est à dire, plus de 76 millions tombaient à h charge des pays cisleithans. À cette charge s’ajoutaient environ 264 millions de dépenses propres aux pays cisleithans, et pour faire faceà ce total de 340 millions, on n’avait que. pour 270 millions environ de recettes ordinaires. Le déficit était donc de 70 millions, mais comme 18 millions pouvaient être couverts par des recettes extraordinaires, il se réduisait, suivant le ministre des finances, à 52 millions. La même situation devait se présenter les années suivantes, et il était urgent de prendre un parti décisif pour rétablir l’équilibre.

Le ministre des finances, M. Brestl, présentait en conséquence cinq projets de loi destinés à diminuer les dépenses et à augmenter les recettes. Le premier et le plus important portait sur la dette publique. On proposait de convertir tous les titres si nombreux et si divers delà dette autrichienne en titres uniformes de 5 p. 100 de rente, non remboursables et grevés d’un impôt fixe de 12 p. 100 sur le revenu. Chacun de ces litres aurait donc rapporté 4 4/10" de rente. Le paiement des intérêts devait se faire en billets d’étal ou eu espèces sonnantes, suivant les conditions auxquelles les dettes avaient été contractées. Étaient exceptés de la conversion, ’ les emprunts-loteries de 1839, 1854, 1860 et 1864, l’emprunt-impôt de 1864 et diverses dettes spéciales de peu d’importance. La conversion était facultative pour