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industries en éprouvent un détriment réel. Aussi les préoccupations constantes des gouvernements locaux sont-elles tournées vers l’immigration, que l’on cherche à encourager en assurant de sérieux avantages aux travailleurs ; qui seraient tentés de venir s’établir dans le, pays. La législation.territoriale est sans cesse remaniée à cet effet et récemment de. nouvelles facilités ont été créées en faveur de laclasse des fermiers. Le problème à résoudre était complexe : il s’agissait- d’obtenir des améliorations ■ pour les cultivateurs, sans nuire aux intérêts ■ des éleveurs. Ce buta été atteint par Une loi qui : accorde aux agriculteurs le droit de choisir sur toutes les terres de la Couronne des lots d’étendue variable jusqu’à la quantité maximum ■ de 640 acres, qu’ils pourront cultiver à leur profit, à titre de licence, moyennant une rede^. vance annuelle de 2 shillings (2 fr. 50 c), et dont ils pourront devenir propriétaires-défini- I lifs à un prix fixé fort au dessous de la valeur i réelle des terres d’Australie, lequel pourra être encore réduit par la suite au minimum, de 1 liv. sterl. (2b fr.) l’acre, avec de grandes facilités de paiement au bout d’un certain temps. Quant aux squatters ou éleveurs nomades de troupeaux, chaque fois que-leurs anciennes concessions de terres seront atteintes par les nouveaux partages du sol, il leur sera accordé Un rabais sur la redevance qu’ils paient à l’état : tel est le résumé des mesures qui ont été adoptées par la législature de l’Australie méridionale au ; mois de janvier 1869 el par celle de Victoria à :< —sa dernière session du mois d’août dernier. De [ plus, celle-ci a prolongé de dix années la durée des concessions faites aux squatters dont le : terme doit expirer en 1870, et a pris ses dispo- j sitions pour affecter annuellement sur ; les re- j venus provenant de la vente et du fermage des terres publiques une somme de 200,000 liv. j sterl. (5,000,000 fr.) à la construction de che- ! mins de fer. De son côté, le parlement du : Queen’sland a également donné, par un acte récent, les plus grands encouragements à l’immigration - : des passages gratuits seront concédés dans certains cas, et dans d’autres, le prix de la traversée d’Angleterre est abaissé à 8 liv. sterl. (200 fr.) pour les hommes et à 4 liv. steri. (100 fr.) pour les femmes et pour les enfants.

Cependant l’émigration des Iles Britanniques pour l’Australie n’a cessé de diminuer depuis six ans : elle était de 53,084 individus en 1863 ; elle n’a été que de 12,809 en 1869.

Un autre fait utile à signaler, mais qu’il était facile de prévoir, c’est l’anéantissement rapide des indigènes du continent australien. Là race noire aborigène fond, pour ainsi dire, comme de la cire devant un brasier, au contact ; de la colonisation anglo-saxonne. Il ne reste, plus un seul spécimen des natifs de la terre de Van

Diémen : le dernier des Tasmaniens., Bil Lanny, qu’on appelait dans la colonie ; « roi Billy », est mort récemment à ïïobart Tovfi

Dans la colonie de Victoria, on ne compta plus au 31 mai dernier que 1,834 aborigène dont 100 vivaient dans un état nomade ; 1 reste étaient disséminés dans six différents di tricts, où’près de 20,000 acres déterre ont et réservés pour leur usage ; et c’est ’assuré ni en, grâce à la protection dont le gouvernement co lonial les a couverts depuis quelques année qu’il subsiste encore de rares débris de la rac originaire du pays, dépouillée, frustrée, ex’ ploitée de toute façon par les envahisseurs.européens.

Il paraît que, ne trouvant plus de victime sur le continent australien, la spéculation s’es ruée sur les îles les plus proches. Au mois de jui 1869, le vapeur de la mariné britannique Rosari a saisi à Lévuka (îles Fijis ou Viti) la goëîelt Daphnê, qui transportait 100-naturels de ce. contrées pour les vendre comme esclaves dans la colonie deQueen’sland ; aussi, aux dernières dates, lord Granville venait-il. d’envoyer an gouverneur de. cette province une dépêche, par laquelle il lui enjoint d’user de tousses efforts afin d’empêcher ou tout au moins de surveiller l’immigration dés indigènes des îles polynésiennes, laquelle cache un Système d’esclavage très peu différent de celui que les nations civilisées ont condamné, et de protéger ces pauvres immigrants contre les manœuvres dés colons. PAUL BOÙTET.

AUTRICHE. — Empereur régnant depuis 1S48, FRANÇOIS-JOSEPH, né en 1830. — Ambassadeur de France à Vienne, le duc de GBA^ STONT ; d’Autriche à Paris, le prince deMETTER-MCIÎ.

Lois ■confessionnelles.—„ Nous avons interrompu l’histoire de l’Autriche dans le dernier Annuaire, à un moment solennel, au moment ■de la rupture décisive avec le régime établi par le Concordat. On se rappelle que trois lois qui dérogeaient au traité conclu en 1854 avec la cour de Rome -avaient été présentées aux chambres : l’une sur le mariage, qui rétablissait-la législation de-Joseph II ; une seconde sur les écoles qui mettait fin à la domination’absolue du clergé sur l’enseignement ; et une troisième, la loidite interconfessionnellô qui réglait la situation des citoyens relativement aux diverses confessions. Les deux premières avaient été votées par la chambre des députés en octobre 1867, mais il s’agissait de savoir si la chambre haute, composée d’éléments tout différents, les accepterait également, et ce fut un jour de joie triomphale à Vienne quand, le 21 mars 1868, celte chambre vota le principe de la loi sur îe mariage à la majorité de 69 voix contre 39. L’abstention des prélats et celle de plusieurs membres