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PORTU

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Xè roi prononça la clôture de la session le 25 août, par un discours qui n’avait rien de saillant. Ayant de se séparer la phattibre des pairs avait décidé la formation d’Une commission de cinq membres, pour préparer un projet de réforme de cette assemblée dans les limites de la charte. À la même époque, M. Brito, représentant portugais à Londres, signa avec la maison Stern un contrat provisoire pour le fameux emprunt, 4e 100 millions défrancs ;-

Les ministres avaient, .manifesté leur colère contre l’ibérismë lorsqu’ils faisaient de l’opposition dans les chambres, mais le peuple craignait toujours que don Fernando et le roi

— lui-même né fussent entraînés par des influences étrangères eu Jppales, et ces appréhensions se réveillèrent avec^une grande intensité : versle milieu de septembre. Une lettre ; écrite de Paris à.là Cprrespondancia ia Madrid attribuait.au rei lui-même Finteritiend !açcepter la ecurpnne d’Espagne. Il abdiquerait, disâit-on, le trône de Portugal en faveur de son fils don Carlos, qui serait placé sous la régence du roi Ferdinand, et après sa mort les deux pays se" trouveraient" réunis sous le sceptre de don Carlos. Une lettre du rpi, dictée du palais de Mafrà, le 26 septembre 1869, et adressée à M. dp Leulé, calma celte agitation. Le même jour le patriarche de Lisbpnne meurut, et le lendemain 27 M. Bernard Rein se rendit adjudicataire de rétablissement d’un Câblé télégraphique entre le Portugal et l’Angleterre. Ils’engageait à expédier pour 7 francs toute dépêche de 20 mots.

Le duc de Saldanha, ambassadeur de Portugal à Paris, qu’on avait attendu avec tant d’impatieriçesous le précèdent, cabinet, arriva à Lisbprinè lé’31 petcbre 1869. De neuvellèsémetipns dpnt-l’union ibérique était la cause, agitèrent encore : le Portugal et se compliquèrent d’un conflit prpmptementapaisé, relatifaucheixque le, cabinet avait fait de M, Joasi Andrade Gorvo : pour ; remplacer à ; Madrid le comte d’Al te, on qualité de ministre portugais. L’emprunt portugais émis bientôt sur la place de Londres fut favorablement accueilli ; mais le Portugal allait entrer dans une nouvelle périoded’agitalion.

Pendant que le cabinet s’occupait des ; réfrènes

à introduire dans l’administration, des éçphpriïies à apporter dans la gestion financière, des projets dé loi et du rapport qu’il aurait bientôt à présenter aux chambres, un conflit, S’élevait entre Je 4uc 4e Loulé et le maréchal duc de Saldanha. Le prestige, du vieux maréchal est grand dans l’armée et dans une partie de la population, dé’sprteque le cabinet avait affaire à un adversaire redoutable ; qui s’appuyait à la : fois sur des services éclatants rendus an pays et sûr sa parenté : avec lé.roi. D’autre part, cependant, le cabinet pouvait compter sur les sympathies populaires, parce

qu’on suspectait fortement le maréchal d’être un partisan dévoué de l’union ibérique et de chercher à faire partager ses convictions au roi don Fernando et au roi don Luiz. Dès la fin du niois de novembre 1869 le peuple fit contre lui des manifestations auxquelles les militaires en opposèrent d’autres en faveur du maréchal. Le ministère paraissait très-gravement menacé ; on ne s’entretenait au commencement de décembre que de sa chute probable dans un bref délai. Le duc de Saldanha devait être chargé, disait-on, de former un nouveau cabinet avec le concours de M. Âvila, et il paraît que le.roi avait manifesté lui-même au maréchal cette intention. Mais don Luiz changea bientôt d’avis et le 5 décembre, une démonstration ayant eu lieu au théâtre, ^pntre le maréchal, une soixantaine d’officiers duplusliaui^rade allèrent lui rendre visite et lui exprimer~4ènrs-sentiments de sympathie et de dévouement., Le gouvernement éloigna alors de là capitale plusieurs officiers supérieurs très-attachés au duc ; il fit renfermer l’un d’eux, le général baron de Rezere, dans là forteresse de San Julian, et donna ordre au. maréchal de repartir immédiatement pour son poste de Paris. Le due, ’irrité, courut chez Je roi. Mais don Luiz manifesta sa confiance dans lé cabinet. Lé duc donna sa démission d’ambassadeur et le roi lui adressa le 7 décembre un rescrit dont voici le texte : « Digne duc de Saldanha, mon cousin, pair du royaume, conseiller d’état effectif maréchal de l’armée, prertiier majordome de ma maison royale, mon ami, moi le roi, je vous envoie toutes mes salutations comme à celui que j’aime et estime beaucoup, — comme vous avez refusé de re^ prendre les fonctions et le service actif démon envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près la personne de S. M. l’empereur des Français, que vous exercez près ladite cour, j’ai pour bpn plaisir de vpus expnërer de ce service ;. Je dois vous.en prévenir pour vptre gouverne. ■— Donné au palais d’Ajuda, le 7.décembre 1869. Le roi, — Contre-signe, José da Mendez Leal ■— au duc de Saldanha, mon cousin, pair du royaume, etc..

Ce rescrit n’avait pas encore paru que déjà, le jour même pu le roi le signait, les journaux publiaient Une lettre dû duc de Saldanha qui, après avoir énuméré ses longs services, déclarait qu’ilne partirait pas pour Paris, et faisait des révélations, d’après lesquelles les ministres delà marine, des travaux publics et dés affaires étrangères auraient déclaré qu’à leurs yeux lé duc de Loulé était physiquement incapable de présider le cabinet. Il qualifiait enfin de puériles les craintes qu’avaient inspirées au gouverriemeritles manifestations dont il avait été

l’objet de la. part des militaires. Le mercredis, le duc publiait une seconde lettre. Répondant