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PORTU

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998,452 fr. ; pour le Furichal, à 214,661 fr.

En revanche, la chambre des députés avait repoussé le projet de loi relatif à une concession de télégraphie sous-mariné qui lui avait été présenté pendant la session extraordinaire de 1869 ; il attribuait à divers concessionnaires l’autorisation d’établir une ligne télégraphique sous-marine entre Falmouth, Porlo, les Açores et l’Amérique. Cette décision de la chambre avait peu d’importance en elle-même ; mais un vif dissenlirtient s’était manifesté entre le ministre des finances et l’évêque dé Viseu, ministre de l’intérieur, au sujet de là’proposition, d’élever de 50 pour 100 l’ihipôf industriel. Le comité nommé par la chambre pour l’examen de ce projet avait conclu à réduire cette taxe à 20 pour 100, et l’évêque de Viseû s’.était-ràngé à cet avis. Le eomte^de-Samodaes-crut devoir céder aux exigences de la commission, mais il manifesta dès lors l’intention de se retirer. ;

On a discuté dans les chambres portugaises une autre question d’une grande importance. On paraît décidé à Madrid à abaisser dans de grandes proportions les tarifs douaniers ; mais une semblable réforme pourrait avoir en Portugal des conséquences désastreuses. Le gouvernement tire des douanes un dé ses plus

grands revenus, et il n’est pas disposé, dans sa pénurie financière, à diiriinuer les droits. ]or, si l’Espagne les réduit chez elle, la contrebande prendra une extension formidable sur les frontières, et les vaisseaux fréquenteront moins assidûment les ports du royaume. Les deux chambres avaient compris toute la gravité de ce problème ; et chacune d’elles avait. ; nommé une commission chargée de l’étudier à fond. , Mais le ministre des finances et Féyêque de Viseu n’étaient pas parvenus à s’entendre ; j de nouvelles difficultés survinrent ; le comte : de Sahiodaes et M. Péquité Seixas, ministre de la justice, donnèrent leur démission et furent remplacés : le premier, par M. Corlez et le second par M. Saraïva de Carvalhe, te us deux députés. On espérait que le cabinet ainsi mpdifiiè pourrait se maintenir. Il aurait pu, à la rigueur, marcher avec la chambre des députés, qûpique laminprité se fût censtamment renforcée ; mais il recentra à la chambre des pairs une opposition devant laquelle il dût enfin se retirer. Cette assemblée vota par 25 voix contre 13 une motion ainsi conçue : « La chambre déclare que le ministèren’apasaccomplisespromesses, etpasse à l’ordre du jour. » Dans la même séance, elle adopta à l’unanimité une seconde motipn, jqui mettait en suspicien’le patriotisme mêmel du cabinet, snus une fprme détournée. Elle était ainsi cençue : « La chambré des pairs proteste énergiquement contre la propagande de la fédération ibérique qu’on prétend faire dans le pays, et contre les moyens employés par cette propagande pour appuyer le gouvernement portugais. » Les ministres donnèrent leur démission ; c’était le 10 août 1869 ; le lendemain le roi fit appeler M. Braameamp, l’un des principaux chefs dé l’opposition, et le. chargea de former un cabinet. M. Braameamp demanda et obtint le-concours du duc de Loûlé, et le 12 on publiait la liste des membres du nouveau cabinet, qui appartenaient tous au parti de l’opposition, de la pure pratique constitutionnelle et 1 du patriotisme ’ anti-ibérique, savoir : le duc de Loûlé, intérieur et présidence du conseil, ;’—le général Maldonado, guerre ;, —M-. Braameamp ; finances ;

— M. Lucciano de Castro, justice ; -^M : LP- ; broueria, -travaux publics ; — M. MendèzLéâl, affaires étrangères ; — M. Rebelledo, dâ -Silva,

—marine.-..... : -. —. :..-.

Un vote de Confiance demandé parle duc de Loulé aux cortès fut adopté par.58 voix Contre 25 à la chambre des députés, et à. l’unanimité àla chambre des pairs. Différents, projets, de lois, destinés à régler la situation financière furent votés presque au pas de course, de sorte que la chambre fit en dix séances plus de besogne qu’elle n’en avait fait pendant 117 jours dp session extraordinaire. Il est vrai que la plupart des projets adoptés avaient été élaborés par le précédent cabinet. Parmi ces lois, la plus im-’ . portante est celle qui, reprise, amendée et complétée (F. PORTUGAL dans le dernier volume de l’Annuaire), étend le désa mortisseiiient à toutes les propriétés des établissements religieux, de charité ou d’instruction non atteintes jusqu’à ce jour. Cette loi, ne laisse intacts que le presbytère et le terrain contigu, . indispensable à l’Usage personnel des curés, les édifices. et terrains dont le service de l’instruction publique ne pourrait se passer, et les emplacements nécessaires pour les places publiques communales. Le gouvernement est autorisé à.réaliser sur les biens à désa mortir toutes les opérations de crédit qu’il jugera Convenables. Les côrtês vptèrent d’autres lois qui pnt augmenté extraordinairement de 20 p. 0/0, en 1869, la contribution prédiale, et de 50 p. 0/0 les taxes dé la contribution industrielle, etelles-autorisèrent le gouvernement : 1° à vider les réclamations fondées et déjà anciennes dé la Compagnie royale des ehemjns portugais (de Lisbonne à Porto et àBadajoz), où tant de Français ont risqué leurs capitaux ; 2° à accorder, après la réalisation de l’emprunt, aux intéressés de la Compagnie anglaise du Sud-Est, une somme nominale dé" 1,850,000 livres enlitres 3 p. 0/0, avec intérêts du lerjuillet1869, ou seulement,7ÔO ;OÛ.0.1ivres, en accordant une nouvelle concession de cinquante ans, sans subside, et moyennant l’engagement d’achever la ligne d’Evora à Estremoz, et celles de Béja à Gaseve.l et.à la rive droite du Guadiana.