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PORTU

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vive le duc de Saldanhal une manifestation ] contre le ministère. La reine dona Pia partit ! le 15 juin, avec ses enfants, pour se rendre aux eaux d’Ems. Elle rentra à Lisbonne le 20 août. 1 Pendant son absence, le 20 juillet, une ambassade tunisienne, dirigée par le général Ayudy arriva à Lisbonne, où elle reçut un accueil distingué. Le général Ayud^conféra au roi lé grand cordon de l’ordre tunisien, — Revenons aux affaires politiques.

Les chambres avaient été convoquées pour le 26 avril. Le discours royal ressemblait beaucoup à celui qui avait inauguré la session précédentej Don Luiz insistait sur les difficultés de la situation financière, sur la nécessité d’équilibrer le budget, de payer la dette flottante, da faire des économies, et de répartir"<5quî- ; table ment les impôts, —d’OnTla pércëptîen présentait des abus" ncmbreux. Le cabinet, qui avait usé très-largement de la faculté de porter, des lois, " quoique provisoires^ dans l’intervalle des sessions, demandait un bill d’indemnité ; onj craignait un orage au sein des coites ; car les, mesures anticonstitutionnelles menaçaient de ! passer à l’état normal, puisqu’en 35 ans les] chambres n’avaient pas accordé moins de seize, bills d’indemnité pour usurpation des attributions législatives par les différents cabinets. Mais ; les cortès voulaient cette fois encore user d’indulgence. Lachambre des députés accepta pour, président le candidat ministériel, et vota sans 1 discussion, ainsi que la chambre des pairs, le 1 projet d’adresse. L’attitude des partis était, moins rassurante, et il s’était manifesté dansj l’armée des symptômes de mécontentement : un complot s’était formé, et le 7 mai lescon- ; aspirateurs essayèrent de faire soulever plusieurs ; compagnies de la garnison de Lisbonne, où ils 1 s’étaient ménagé des intelligences. Le bataillon 1 du Zambèze, embarqué à bord du Vasco de< Gama, devait descendre à terre pendant la nuit ; ; les fils télégraphiques avaient été coupés et les 1 poteaux renversés ; mais un déploiement de ; forces, qu’on fit au moment opportun paralysai les efforts des révolutionnaires, Pt le bataillon : suspect partit bientôt pour sa destination loin-j tainé.

On s’occupait beaucoup au sein du goure nie ment de l’emprunt depuis longtemps mêdite qui devait permettre de se débarrasser d’un seul coup delà dette flottante ; mais ce projet était environné d’obstacles redoutables. Il avait’ échoué, comme nous l’avons dit, au mois de] décembre 1868, avec la Société générale de] ■Paris, parce qu’elle exigeait un accord préventif] avec la Compagnie franco-espagnole-portugaise des chemins dits du Nord et de l’Est ou Portugais ». On songea ensuite à réaliser cet emprunt, i dont le chiffre devait être de 18, -000 contos de reis, au moyen d’un accord.avec la Compagnie]

anglaise des chemins du Sud-Est, dont le contrat a été annulé faute d’exécution complète. Mais cette combinaison échoua comme les précédentes, et un décret du 10 mars 1869 statua que l’état prenait possession des lignes du Sud-Est à partir de ce jour, et qu’une loi serait présentée aux cortès, pour accorder à la Compagnie anglaise une compensation de 2,376,653,781 reis, en 13,199,000 fr. environ, somme représentant la différence entre les travaux déjà exécutés et la somme des subventions payées par le gouvernement. Cette indemnité par-ut insuffisante à la Cempagnie, qui protesta, et le cabinet allait se trouver dans les plus grands embarras financiers lorsqu’ils parvint-à-renpuyeler des traités qui allaient venir à échéance et a’ôBlenir de" la ; maison Fr-iïHmg~"et" Gi-oschen de Londres 500,000 livres à 10 p. 0/0. D’autres négociations s’engagèrent bientôt entre le ministère des -finances et cette même maison, qui consentit, par un traité signélelô ou 17 avril, |t prêter au Portugal, sous la réserve de la ratification des chambres, "une somme de cent millions de francs. (18,000 contos de reis) à 12 p. 0/0. L’amortissement devait avoir lieu en trente ans, par annuités de 420,0001ra*es, et les capitalistes anglais demandaient pour garanties le revenu des ilabacs, évalué^ à SOC^OO livres par an. Ce n’était pas sans appréhensions que M. de Samodaes se préparait à soumettre aux cortès ce projet d’emprunt. Les chambres ne manifestaient pourtant aucune hostilité ouverte ; elles accordèrent même au cabinet le bill d’indemnité qu’il leur avait demandé. En attendant la présentation du projet d’emprunt, la chambre des députés délibéra sur leprojpt de loi qui prorogeait jusqu’au 30 juin 1869 Faup torisation de créer et d’émettre-des inscriptions de rente servant.de garantie aux emprunts entractes par le gouvernement, en vertu de la lei du 29 juin 1868. ’Cette proposition, longuement discutée, ’fut l’objet -des critiques -de M. Lobo d’Avila, ancien ministre des finances, qui se montra contraire au système des emprunts et des émissions de litres de rente. M. de Samodaes défendit le projet de loi, en déclarant que, quant à présent, le département des finances n’avait pas d’autre moyen de tenir ses engagements, et la chambre accorda la prorogation demandée.

^ Le 18 mai M. de Samodaes.présenta son exposé financier et proposa-unë série de vingt-six projets de~16is tendant tous à généraliser, à élever et à régulariser les impôts. Cette-réforme était nécessaire et urgente à tous égards, d’abord parce qu’il fallait s’imposer -des sacrifices pour équilibrer enfin les finances, et ensuite parce que la répartition et la perception des impôts présentaient des injustices et des abus véritablement odieux-. Le ministre produisait