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de comices électoraux, des riieetirigs pour agiter le peuple. ’- •

Le 28 mars, une démonstration plus nombreuse que les autres eut lieu à Lisbonne, et plusieurs centaines de personnes s’embarquèrent sur trois bateaux à vapeur, se rendirent à la résidence royale de Belem, où une commission populaire, présidée par le iharqùis de Vallada, fut chargée de présenter au roi nne protestation très-énergique qui demandait là révocation du décret du 18 mars et la destitution des ministres. Le roi refusa de

recevoir la commission ; les postes furent renforcés et des détachements d’infanterie et de cavalerie vinrent occuper la cour du palais. Le lendemain les autorités militaires prirent les dispositîonsTïëeessaires pour disperser au iJésoin tout rassemblement d’un caractère séditieux. En définitive, l’ordre ne fut pas troublé ; le 11 avril, jour des élections, se passa sans grande émotion ; l’opposition, fait inouï en Portugal, avait réfusé d’y prendre part, et le vote populaire répondit aux espérances du gouvernement. .

, Pendant que Je Portugal était agité par. ces ëvéheriîërits intérieurs, le gouvernement provisoire de Madrid s’était décidé à offrir formellement au roi Ferdinand la couronne d’Espagne. •Cette résolution avait été prise dans la nuit du 3 au 4 avril ; le roi en fut aussitôt informé ; on lui faisait savoir en même temps qu’une députation se rendrait auprès de lui pour lui exprimer le désir de l’Espagne. Le marquis Sa da Bandeira, président du conseil, adressa immédiatement au représentant portugais à Madrid un télégramme ; pour l’inviter à faire savoir au gouvernehierit espagnol que S. M. le roi don Fernando n’accepterait pas là couronne d’Espagne, si elle lui était offerte par la nation, et qu’il ne pourrait recevoir la députation qui lui était annoncée* Cette réponse froissa vivroient les Espagnols, et M, Castelar, un des chefs du parti républicain, fit entendre à ce sujet, au sein des eortès de Madrid, des paroles blessantes pour don Fernando. On finit par se calmer, car on comprit bientôt que le laconisme /télégraphique se prête difficilement aux formules de l’étiquette.diplomatique, et qu’il n’avait pu entrer dans la pensée du roi de faire une réponse disgracieuse à une proposition dont il rie pouvait que se tenir pour honoré. D’autres dépêchés envoyées de Lisbonne avaient d’ailleurs protesté des sentiriièntsdé gratitude du roi don Fernando. Quant aux journaux portugais, ils exprimèrent, dans leurs numéros des il et 12 avrîl, le regret que le roi Ferdinand n’eût pas répondu lui-même à une démarche qui lui était toute personnelle, et à laquelle le cabinet portugais devait rester complètement étranger. Cette même opinipn fut émise ensuite

à la Chambre des pairs, dans la séance du 21 mai, lorsque le cabinet fut interpellé sur les faits relatifs à. la candidature de dpn Fernande. Le marquis de Sa’se contenta de répondre qu’il avait agi en cette circonstance comme simple particulier, pour être agréable au roi don Fernando, et non point en sa qualité de ministre des affaires - étrangères. On soupçonnait d’ailleurs le cabinet de certaines aspirations vers l’unité ibérique ; le président du conseil s’en défendit avec énergie. Le ministre de la marine avait excité en particulier des soupçons dont le public s’était assez vivement ému. Dans une préface qu’il avait faite au livre de D. Lenitaldo de Nias, il avait "exprimé des opinions chaudement sympathiques à l’union du Portugal avec l’Espagne, et ce fait, pour un ministre était grave. MaTsr à-lpuv^ché miséricorde, et la chambre accepta sans trop "de difficultés les explications du ministre. Il était jeune alors, et sans expérience, et l’opinion qu’il avait exprimée était, disait-il, une utopie d’écrivain plutôt qu’une idée politique bien déterminée. L’attitude de la chambre des pairs était conforme au sentiment populaire. Le Portugal voulait à tout prix conserver son autonomie et éviter tout ce qui aurait pu, de près ou de loin, encourager les désirs du parti de l’union ibérique. Le duc de Montpensier se trPuvait alors en Portugal, et on parlait depuis assez longtemps d’un mariage projeté entre sa fille et l’infant don Auguste, fils de don Fernando et frère du roi don Luiz. Mais on croyait généralement que ce projet serait ou abandonné ou différé, à cause de la candidature du duc de Montpensier au trône d’Espagne. Un autre mariage projeté depuis longtemps s’accomplit au commencement de juillet 1869, à Lisbonne, celui du roi don Fernando, veuf, en 1853, de la reine Marie da Gloria, avec madame Hensler, habile et gracieuse cantatrice à qui le roi de Prusse, par courtoisie pour don Fernando avait conféré le titre de comtesse d’Edla. C’était d’ailleurs un mariage de conscience. L’infante D. Isabella Maria, sœur de D. Pedro IV et de D. Miguel était la maraine. Le roi don Luiz et l’infant Auguste assistèrent au dîner. ’. !. Si les libres censeurs pnt gagné du terrain en Portugal, les "intérêts de la religion ne sont pas négligés par le roi. Au commencement de juin, don Lûiz assistai la fête du Sacré Coeurde Jésus, dans le couvent d’Estrella ; mais malgré les invitations qu’il avait adressées à tous les grands-croix et commandeurs de l’ordre du Christ et des autres ordres ; bien peu s’étaient rendus à cet appel. Le roi suivit aussi la -procession de la Fête-Dieu, accompagné de trois, ministres et de beaucoup de hauts fonctionnaires. Les mécontents profitèrent de cette solennité pour faire, aux cris de : Vive le roil