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PARIS

(1444)

Le 24 novembre, un protocole, signé à l’Assomption, déclarait que les forces de la confédération Argentine et du Brésil se retireraient en partie, ainsi que le contingent tout entier de la république de l’Uruguay. Cependant le comte d’Eu continuait à poursuivre Lopez, qui occupait encore quelques points du territoire paraguayen.

Vers le commencement de janvier 1870, Lopez, réfugié dans les. grandes Cordillères de Maracayri, avait réuni 8,000 Paraguayens et 1,300 indigènes Caignas, habitants des Cordillères.

Le 22 février 1870 le gouvernement brésilien rappelait son escadre. Les navires cuirassés Brazil, Silvado, Mariz et Nerval partaient pour Rio-Janeiro. Six steamers en bois restaient dans la rivière Paraguay, pour surveiller le littoral.

Le 15 mars, une division de cavalerie brésilienne, commandée par le général Camara, rencontrait Lopez sur la rive gauche de la rivière Aquydaban. Lopez n’avait que 1,000 hommes ; il se défendit avec l’énergie du désespoir. Son escorte, cernée par la cavalerie brésilienne, fut détruite jusqu’au dernier homme. Ce qui ne fut pas tué demeura prisonnier. Le président Lopez blessé, entouré d’ennemis, refusa de se rendréét se fit tuer. Sa mère, sa soeur, MmcLynch, blessée elle-même, se rendirent au vainqueur. Le fils de Lopez était mort les armes à la main.

Tel fut le dénomment de cette guerre, dans laquelle un peuple entier a, en partie, disparu. La nation paraguayenne n’existe plus que réduite. de plus de la moitié. L’immigration peut seule repeupler le Paraguay dévaSlé.

LOpez n’était âgé que de 43 ans. On ne peut lui refuser ni le courage ni l’intelligence. Des accusations effroyables pèsent sur sa mémoire. Seront-elles admises par la postérité ? Evidemment l’histoire des dernières années du Paraguay est encore à faire. Les passions encore vivaces ne permettent pas un examen calme et impartial. L’histoire jugera ; ne devançons point son jugement. A. LOMON.

PAJR1S. — Avec l’année 1869 s’est terminée une période édilitaire dont les phases diverses ont été exposées à cette même place, et qui a droit à une appréciation d’autant plus impartiale qu’elle vient d’entrer dans le domaine de l’histoire. L’oeuvre de. la transformation de Paris a dû être suspendue avant d’avoir dit son dernier mot. Elle se présente donc aux regards comme ces grands édifices inachevés, dont la construction a été entamée sur plusieurs points à la fois, et qui, offrant ainsi de nombreuses solutions dp continuité, ne laissent apercevoir qu’à un œil exercé, le vaste ensemble de leur ordonnance. Mais, telle qu’elle est, avec ses lacunes, ses imperfections, ses desiderata de

toute nature, elle s’impose à l’attention, sinon à la sympathie de tous, et ses détracteurs, ainsi que ses enthousiastes, sont obligés de l’accepter comme un de ces faits considérables, à côté desquels l’historien ne saurait passer indifférent.

Celle oeuvre, on le sait, se personnifie dans un nom : c’était sa gloire, il y a quelques années, c’est son péril aujourd’hui ; les préfets sont comme les livres, habent sua fata. Mais, en dehors des idées changeantes du moment, à égale distance du dithyrambe et du dénigrement, il est un sûr critérium pour en bien juger : c’est la réaliîé des choses.

Qu’y AVAIT-IL À FAIRE ?

QU’A-T-ON FAIT ?

QUE BESTE-T-IL À ACCOMPLIR ?

Tel est, ce semble, le cercle que doit parcourir tout esprit sérieux dans l’examen de la question qui nous occupe.

I. — Lorsque l’édilité parisienne échut, en juillet 1853, à M. le baron Haussmann, l’idée de la transformation de Paris n’apparaissait encore que d’une manière vague et en quelque sorte embryonnaire. Quelques lignes timides avaient été tracées à travers la vieille ville, mais elles s’étaient heurtées à des difficultés d’expropriation, de nivellement, de trésorerie, de préjugé, et à divers autres embarras de détail, que l’administration précédente n’avait qu’incomplètement surmontés. En recueillant la succession de M. Berger, le nouveau préfet avait donc d’abord à terminer et à payer ses travaux, puis à formuler des plans plus vastes et des conceptions dont l’imposante synthèsé, répondît plus complètement à des nécessités mieux comprises.

Achever les entreprises commencées, c’était peu de chose ; mais dissiper des préventions séculaires, rompre avec des routines invétérées, transformer les habitudes commerciales et industrielles qui avaient eu si longtemps leur raison d’êlre, détruire le vieil esprit de quartier qui faisait des douze arrondissements de l’ancien Paris autant de bourgs isolés, sans autres voies de rapprochement que des ruelles infectes, préparer enfin l’opinion encore indécise aune transformation infiniment plus radicale qu’elle ne l’avait soupçonné, c’était une besogne bien autrement ardue, quoiqu’elle ne fût, à vrai dire, que le préludé de la pièce qui allait se jouer.

En même temps qu’on préparait les esprits, il fallait grouper les quelques hommes nécessaires à l’oeuvre nouvelle, c’est à dire constituer fortement les services du plan, de la voirie et de la comptabilité, s’entourer de conseillers indépendants par position et par caractère, et faire appel à toutes les lumières ainsi qu’à tous les dévouements. L’histoire dira si