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GREGE

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Sans perdre de temps, les brigands entrai* lièrent leurs prisonniers dans la montagne, .et ils n’étaient encore qu’à une cinquantaine de mètres de la route quand arriva sur les lieux un petit détachement de six soldats que les touristes avaient rencontré deux fois daris leur "excursion ;, mais ces militaires, n’étant pas en force, - : se contentèrent d’échanger quelques coups de feu avec les.bandits, qui, s’étant enfoncés plus avant dans la montagne, firent monter lady Muncaster et Mme. Llqyd avec son i-enfanl sur les chevaux des deux gendarmes tuésj- : et !lès laissèrent -partir.. La bande marcha toute jla nuit ■ avec les voyageurs, .ne faisant qu’une halte pour manger, et le.lendemain, Arvanitaki renvoya à Athènes lord Muncaster, pour négocier son rachat et celui, de ses compagnons, et obtenir une-amnistie complété-en faveur de. la bande. Lord Muncaster s’était engagé, sûr l’honneur, à revenir, dans le cas où il viendrait à échouer dans sa mission. > |

Cet événement produisit à Athènes une profonde et douloureuse sensation ; les ministres se réunirent pour délibérer avec ’les représentants d’Angleterre et d’Italie. L’affaire de larançon ne présentait.aucune difficulté ; bien que les brigands l’eussent fixé"à :25,000 liv ; sterl.. après en avoir demandé d’abord ’50,0001. Mais leur demande d’amnistie ne pouvait être accordée que par une violation de la. constitution hellénique, et le cabinet s’y refusa. Tl s’engagea seulement à’ne pasfaire attaquer les.brigands, dans la crainte d’une catastrophe, et envoya, auprès d’eux des émissaires pour les engagera : ■se contenter de la.rançon. Ils répond irent : qu’ils voulaient à tout.prix l’amnistie, qui seule leur permettrait de gagner en sécurité la frontière turque. TJes dépêches télégraphiques avaient-été immédiatement expédiées à Londres, et lord Clarendon se hâta de répondre en ordonnant à M. Erskîne de mettre "à la disposition des brigands un navire qui les transporterait où ils voudraient. Le.gouvernement grec leur expédia aussitôt le colonel’ Théagêries. Le roi était profondément attristé "• « Non non, disait-il dans son agitation ; il ne sera "fait aucun mal aux captifs,

- j’iraisplutôune constituer prisonnier à leur

place. » Le colonel Théagènes.essaya de ;’faire comprendre encore aux brigands l’impossibilité ■de l’amnistie ; il leur montra un équivalent avan- ! Tageux dans la facilité qu’on leur laissait de quitter la Grèce sur un navire, et leur promit : que, dans tous les cas, il ne leur serait fàitiaucun mal, s’ils ne cherchaient pas* à s’échapper ! deTatour d’Oropos, où ils.se trouvaient, à|deuxi outrois kilomètres du canal qui sépare.la Grèce « le l’île d’Eubéeoû Négrepont. Le gouvernement avait envoyé pour les surveiller uridétacheriient "d’infanterie et un petit corps de.cavalerie ; une centaine d’hommes en tout, sous les ordres du,

capitaine Apostoîidis ; mais !, : s bandits ne se fiaient pas aux promesses qû’ori’leuravaitfaites, et le 21, vers deux heures dé l’après-midi, ils quittèrent la position qu’ils occupaient et traversèrent î’Asope, dont les eaux étaient assez hautes, pour se diriger avec leurecaptifsdu côté d’Agrapha. Le détachement voulut s’y opposer et les !brigands assassinèrent un de leurs pisonriiers sous les yeux des soldats, .qui, furieux de ce massacre, les attaquèrent avec résolution, "espérant délivrer les autres captifs. Six des’ banditsfurent’lués ; un.autre fatfaltprisonnier et les soldats se lancèrent à-’là poursuite de ceux qui s’étaient échappés. Maisl.es Anglais et "M :, de Bqyl avaient été mis à mort. "Tel est le récit, confirme depuis, que le colonel Théagènes adressa, le jour mêméà’M. Zaïmis, ’présidèrit du : conseil des ministres, et qui fut recqnnuexact par les bandits qu’on avait fait prisonniers. Les.touristes ri’avàierit pas été tués tous au même endroit ; on trouva d’àbprd.lôscadâvres’dê’Herbert et de Lloyd, qu’on transporta

par mer au’Pirée, et delà à Athènes, où ils arrivèrent le -23 :., avril. On ne vit jamais deuil semblable dans cette ville.’Une "foule immense accompagnait le convoi funèbre ; le roi et la reine assistèrent à l’office, qui.èut lieu.au temple anglican, et "le roi suivit à pied les" cercueils. On-rapportâ le-25 les corps déMM. Yyner et de Bpyl, auxquels on rendit les mêmes honneurs.

Une colère violente s’était emparée de la : population anglaise à la nouvelle du.quadruple assassinat. La presse, d’une voix presque unanime, en faisait retomber sur le gouvernement hellénique toute là responsabilité, et plusieurs journaux allaient jusqu’à demander une invasion de la Grèce., l’occupation d’Athènes et de toutes les places fortes du royaume par des troupes étrangères. " -

Le ministre de la guerre, le.général So.utzos, s’était trouvé, à. la suite de cette douloureuse catastrophe, dans unepositiori particulièrement difficile et délicate, en, sa qualité de chef de la force armée. Il donna sa démission., -Quelque temps après tous ’lés -bandits" qu’on avait.pu saisir furent condamnés à mort par le jury. Mais leur chef était.parvenu.à gagner jarfrpritièxe, pu, sous les yeux des’Turcs, il s’occupa de refprrrier une bande "nouvelle.

Littératuré.et bibliographie. — Les Grecs perfectionnent continuelleriient leur.langue j la débarrassent peu à.peû des impuretés’qu’elle.a contractées dans le cours des siècles, et sans chercher à lui rendre absolument les formes antiques, ils tendent à la rapprocher de^plus.eii plus des grands modèles que nous a.légués l’antiquité classique, tout en.l’appropriant aux besoins des idées et de la-civilisation- de notre époque. Il existe même en :Franc.e, un petit groupe "d’h.ommes-intelligents, instruits, , et, pi-