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GRÈGE

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, de temps, à rebâtir ses villes en ruine, àj-cou-Trir ses terres en friche de plantations considérables, à donner un merveilleux développement à sa marine, au point qu’à ce moment, èllb fait concurrence à celle de l’Europe. Elle a même fondé dans toutes les parties du monde des établissements commerciaux très -importants.

TL’entreprisé du chemin de fer d’Athènes au :

. Pirée, dans la petite contrée, qui s’appelle.la Grèce libre, — quoique ayant été concédée successivement à plusieurs capitalistes étrangers, vient à peine d’être aujourd’hui.conduite à sa "fin. Espérons que la nation hellénique, qui a la conscience de sa destinéej verra bientôt dé nou^

■ yelles lignes s’établir sur son territoire et l’unir "avec le reste de l’Orient et avec l’Occident, sous les heureux auspices d’un roi constitutionnel, aimé du peuple.» On a livré, à la circulation, leJle août, un embranchement du

. chemin de fer du Pirée pour transporter les voyageurs jusqu’à la baie de Phalère, chère aux baigneurs.

Parmi les sources de richesses que renferme le sol hellénique, il faut citer aussi les giseriientsmétàlliques. Le plus célèbre est celui du mont

1 -Laurium ou Lorton, près du cap Sunium. Il renferme du galène ou minerai de plomb très-riche en argent, dont l’exploitation commencée ! sous Pisislrate, rendit de.grands services à la république d’Athènes et lui permit de soutenir.les guerres médiques, et la guerre duPôloponèse. Ces mines étaient abandonnées du temps d’Auguste. "On voit encore autour de la baie la tracé des établissements anciens. tJn Français a entrepris, il y a cinq ans, d’utiliser les amas énormes de scories ou rejets des minerais dont les anèiens avaient extrait l’argent avec des procédés très-imparfaits qui en ont laissé dans ces débris une quantité notable. Ces scories, mises en fusion à l’usine duLaurium, donnent 10.àï2pi 0/0

— de plomb argentifère, que l’entrepreneur envoie à Londres, où l’on en extrait l’argent. Cette entreprise est très-avantageuse, et l’usine adonné naissance à une petite ville de plus de mille familles, qui fournit à l’établissement un millier de travailleurs. La quantité de plomb envoyée annuellement en^Angleterre est de lO.OOOjton-Ties qui, "frappées d’un droit de sortie de 2b fr. par tonne, donnent à la Grèce un revenu de

; 230.000 francs. En Angleterre on extrait d’une

tonne de minerai de 30 à 40 grammes d’argent. La richesse des scories prouve assez l’avantage qu’il y aurait à rouvrir les mines elles-mêmes ; les analyses du minerai qu’on a faites à Paris

; ont confirmé d’ailleurs cette supposition, et : une
compagnie anglo-française s’est formée, paraît-il,

pour exploiter sur une grande échelle le galène dû mont Laurium. ’ i

Brigandage. — Le-brigandage est la grande plaie du pays, non-seulement parce qu’il ; terrorise, dans certaines provinces, les habitants paisibles, mais aussi parce qu’il Cause à.lâ Grèce un préjudice jmoral et fournit contre elle, à ses ennemis, une arme dont ils rie cessent de la frapjDer. Lé brigandage a désolé jusque dans ces derniers temps l’Italie méridionale et l’état pontifical, d’où l’on n’est pas parvenu a : l’extirper encore entièrement ; l’île de^Sardaigne n’en êstpas exempte ; l’Espagne est pour lesbândits une terre classique ; le royaume de Hongrie fournit encore un large contingent aux annales duljanditismë, et il n’est point de pays plus infesté que Teïnpirê ottoman, depuis l’Arménie jusqu’aux Balkans. Et cependant, c’est sûr la Grèce seule qu’on crie harô, parce qu’elle est faible, — et les partisans de là Turquie sont vpudeur !

— les plus ardents à jeter la pierre au petit royaume hellénique, et à ameuter contre lui les dilettariti de la politique, — en.irivbquant un roman de W. About ;

Nous n’avons, quanta nous, d’autre préoccupation que d’être juste envers tout le monde, et les bons amis du sultan nous : permettront de ne pas faire d’exception pour la Grèce. Nousne craindrons donc pas de reprocher à l’Europe une sévérité outrée pour cet état né d’hier, qui a fait tout ce.qu’on pouvait attendre de lui dans la période encore si courte de" son indépendance, eu égard aux conditions déplorables qui lui ont été imposées par les puissances protectrices, ’et au fatal héritage qu’il avait reçu de la Turquie. Ce n’est pas en quarante ans qu’un peuple peut effacer les traces de.quatre sièGles de domination musulmane. Les Turcs avaient barbaries la Grèce comme tous les pays tombés sous leur joug, et elle en subit encore aujourd’hui les conséquences. Il y â plus : si le brigandage a subsisté jusqu’à présent, c’est aux Turcs qui l’ont fait, naître ; qu’il faut encore en imputer la persistance, d’abord parce que la plupart dés brigands dont la Grèce est infestée, sont originaires dés provinces limitrophes de l’empire ottoman, et ensuite parce que les bandits pourchassés par les Groupes helléniques trouvent sur-iê territoire turc un refuge assuré. Qu’on tienne.compte, .".en, outre, de la, configuration montagneuse du pays* du peu de densité de la population, du long développement d’une ligne de frontières mal. définies, et de la modicité d’un budget’ qui ne permet pas.de mettre sur pied des troupes régulières en nombre suffisant, et l’on comprendra que le banditisme tient à des causes tout a fait indépendantes de la volonté du pays.

Le, gouvernement n’en a pas moins le devoir de.travailler sans relâche à l’extirpation de >ce fléau. Il l’a compris dans, tous les temps. Il y avait même, complètement réussi en 1885, âpres deux ou trois ans d’efforts, inalgré.ï’ex^ trême négligence ou la mauvaise volonté àyée,