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FRANC

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Admirable de bravoure et d’héroïsme, — Wissembourg le prouve, Woerth l’atteste, avec la Gravelotte et cent autres combats, —l’armée Pllermême avait subi la délétère influence ; elle y avait perdu la moitié de sa force en perdant la discipline.

Au sein des masses ouvrières, l’intensité du mal se manifestait par l’intensité des appétits et des convoitises, par. la Création de.sociétés, dei’igUes, de coalitions agencées en vue de la lutte contre le capital et contre la société. On commençait par les, grôves ; on devait finir par la révolte ouverte. On. n’entendait parler que d’ouvriers suspendant leur travail pour obtenir un plus fort salaire (T. GRÈVES), et sur, plusieurs points, à la Riecamarie, près de Saint-Étienne, à ; Saint-Aubin, dans ïAveyron, et au Creuzot, la’ force armée dut intervenir, et lésang : coula. Au Creuzot, où la grève dura du 21 mars au 14 avril’ 1869, le, principal agent des troubles était l’émissaire d’une société, dont le nom dominé maintenant toute l’Europe comme une menace. L’agent s’appelait Àssi ; ’la société ■était l’Internationale. Elle avait son siège à Londres ; le gouvernement saisltune trentaine de ses membres, dont ’24 furent condamnés. C’est alors qu’on commença ; à se rendre compte de la puissance de cette association (V, SOCIÉTÉS OUVRIÈRES), dont le ministère public attribuait

— 3a fondation à Mazzini, qui en était au contraire le plus irréconciliable ennemi.

Session législative de 1869. — Nous avons eu-sous 2’empirp.-quatre législatures. La première finit en 1857 ; la seconde en 1863 ; la troisième est celle dont nous allons exposer la dernière session.qui s’ouvrit le 18 janvier 1869 else termina le 26 avril pour le corps législatif, et le 30 du même mois pour le sénat.

Cette session, tenue à la veille des élections ... générales, ne pouvait présenter qu’un médiocre intérêt, le gouvernement et les députés étant préoccupés presque exclusivement du soin - de .. préparer leurs candidats" et leurs candidatures. "On fait important s’en ’•' dégage néanmoins. Le, désir ardent de liberté qui se manifestait dans le ; public. avait saisi la chambre elle-même, et entamé le sénat., L’empereur avait déclare., il est vrai, dans son discours d’ouverture, « qu’il voulait, maintenir hors, de toute discussion, les bases fondamentales de la constitution. » L’empereur était débordé. M....Buffet, -au nom du tiers-parti, osa formuler une demande d’interpellation sur « là direction que le gouvernement se proposait de donner à, la politique intérieure du pays. » ■Quelques voix de pluset la motion passait. Au. sénat, M. dp Maupas, un ministre du,2 décembre, ne craignait pas (5 février) de réclamer la responsable ministérielle, c’est-à-dîr.e le retour au pur régime parlementaire.

Une interpellation de M. de Benoist(ior février) sur l’application de la loi relative aux. réunions publiques, permit à M. Emile Qllivier de s’élever avec force contre le gouvernement qui tendait à introduire dans les poursuites la recherche dp la complicité morale. Dans les derniers jours de février et dans les premiers jours de mars, une discussion.passionnée s’engagea au corps législatif. Il s’agissait des traités passés entre la ville de Paris -et le crédit foncier, de la gestion et des actes de -M. le préfet de la Seine. La commission elle-même, ; par l’organe de son rapporteur, M. du. Mirai, proposait, en l’absence d’un conseil municipal élu, de soumettre le budget de.la ville au contrôle de la chambre. Le crédit foncier accusé de faire aux dépens de Paris des bénéfices ■exorbitants, fut en même temps l’objet des, attaques les plus vives. Le projet de loi fut longtemps menacé, surtout l’article 1er qui autorisait la ville à s’acquitter envers le crédit foncier par l’émission successive d’un-emprunt égal à sa dette. M. Rouber posa la question de » cabinet, et la loi fut adoptée le 6 mars par 185 voix contré 31. L’opposition profita de cette discussion pour soulever de nouveau la question des cimetières de Paris, du cimetière de Montmartre, du cimetière prpjeté de Mêry-sur-Oise ^ et celle des jardins du Luxembourg. Tous les coups portés contre M. Haussmann.retom- —baient en plein sur l’empire, et l’opposition avait un double intérêt à prolonger ces discussions irritantes. La loi relative aux travaux du Luxembourg et du Trocadéro fut votée le" 18 mars, mais quand elle arriva au sénat, M, de Maupas en fit le point de départ d’une nouvelle démonstration en faveur de la responsabilité ministérielle (23 avril)..

« Le 1er avril, ’une interpellation de M. Picard ■força le gouvernement à s’expliquer sur les candidatures officielles. M. de Forcade, minisV tre de l’intérieur, déclara que ces candidatures seraient maintenues, sauf dans le cas où il se présenterait dans la même circonscription deux candidats également dévoués à l’empire. M. Emile Ollivier profita de l’occasion pour combattre dans un discours qui produisit uné certaine sensation, l’ingérence du gouvernement dans les luttes électorales. La discussion du budget mit ensuite aux prises M. Thlers et M. Rouher, M. Ju !es Fayre et M. Baroehe, M.-Buffet-et M. -de Forcàde, et permit à une foule d’orateurs, dont les discours s’adressaient —à leurs électeurs bien plus qu’à la chambre, d’aborder toutes les questions imaginables.

On soumit ensuite à la chambré un projet de loi, dû à l’initiative impériale., qui avait pour but de créer une pension de.250 francs en faveus des anciens militaires de la république et de l’empire, et un autre projet de loi tendant