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de son digne et éliminent rapporteur, que l’on peut tirer des recherches internationales : sur la météorologie entreprises depuis quelques années à l’Observatoire de Paris, quelques données pouvant permettre déjuger le rapport qu’il peut y avoir entre l’état- météorologique et la constitution médicale de l’année. Théoriquement, l’Académie semble donc accepter le mariage de raison que l’on a voulu faire entré la médecine et la riiétéorologie, ces deux sœurs boiteuses qui ne marcheront jamais d’un pas égal dans la même voie ; soit ; mais, dans la pratique, elle reconnaît le divorce entre les deux sciences. Ainsi l’Académie admet que certaines ; conditions de température, de direction des vents, etc., peuvent favoriser la dissémination des [maladies épidémiques, mais elle nié que ces conditions soient suffisantes pour’engendrer Ces mêmes maladies. C’est bien simple. Les Causes présumées ont existé de tout temps, .imême avant la maladie, pourquoi donc se ferait cet enfantement tardif ? Il n’y a vraiment pas de bonnes raisons pour cela.

Toute théorie à part, le rapprochement entré là météorologie et Tépidémiologie a-t-il donné quelques résultats sérieux ? j

L’année 1867 a eu uri caractère météorologique très-prononcé. ’Elle a été : froide et pluvieuse ; suivant les idées anciennes, elle ’aurait dû présenter un grand nombre de maladies, et des maladies graves. Le contraire a eu lieu. Au rapport des médecins les plus reeorhmàndables,

— qui exercent dans les grands centres météorologiques, il y a eu un ]3ètit nombre de malades, et les maladies n’ont pas présenté une grande gravité ; les épidémies ont été moins nombreuses et plus bénignes ; enfin la mortalité a été moins grande. Le témoignage de tous les médecins, sous ces divers rapports, est unanime. Si la même observation se confirme par des recherches ultérieures, il faudra Men admettre, contrairement à l’opinion reçue, que les années froides et pluvieuses sont plus’ salutaires à la santé que les années chaudes et sèches. Ceci est conforme à notre observation personnelle. -> ! ;.’

L’administration supérieure a reçu, en ce qui concerne les épidémies, des renseignements suffisants sur60 départements ; 12 d’entre eux ont été exempts d’épidémie. En fait, on ignore le nombre absolu des épidémies qui ont régné dans le cours de l’année, attendu que 29 départements ont gardé le silence, et attendu, d’autre part, que toutes les épidémies existantes n’ont pas été signalées à l’autorité. ’-.’."

Les maladies qui ont paru sous la formé épidémique sont les mêmes que celles des années précédentes, ce sont : la variole, la rougeole, la diphtérie, . la grippe, la coqueluche, la dyssenterie, la diarrhée, la" fièvre typhoïde, la suette et les fièvres intermittentes,

—La variole a frappé. -6,517. personnes sur une population de 293,633^ soit environ 2 22 màr ■Jades p, 0/0, Sur ces 6,517 -malades, ’ on à coinpté 681 mpfts, pu 10.44 décès p..0/0. Si à ces chiffres on ajoute le nombre des malades restés infirmes des suites de la maladie, on coihprènd la gravité de cette dernière, et là funeste influence qu’elle ne manquerait pas de reprendre si l’on né s’armait contre elle, Or Je seul’et itnique moyen efficace pour arrêter là variole est la : vaccination, et surtout la revaccirialion. Tous les.médecins sont d’accord sur ce point. ■ ’.. :

La variole, -ou petite vérole, a eu son, siège principaîdansje centre et le midi de la France, de la Loire aux Alpes et aux. Pyrénées. Elle a aussi exercé ses ravages dans l’ancienne pro-f vince de. Bretagne. Cette maladie a trouvé ses victimes pour ainsi dire prédestinées dans les départements où régnent l’ignorance, la pauvreté, la malpropreté, la répugnance à là vaccine, et surtout à la revaccinàtiôri. ■■’.-.

Les divers méritoires adressés à l’Académié ont permis à la savante çoinpagnie d’abord© certaines questions eiï litige. Ainsi les observa leurs ont presque tous vU la variole se communiquer de commune à commune, -d’individu à individu. Quelques-uns cependant ont fail dès réserves relatives à la production de la maladie, et ils ont admis que certaines 1 causes ignorées pouvaient réellement la produire dé toutes pièces. M. le rapporteur se r.éérie et ne veut pas de ce qu’il appelle les causes-occultes.. Il : serait mieux, sans doute, de connaître toutes les causes, et lès causes de toutes lès maladies ! mais la science n’en est pas encore là. Que l’on aille de communication en coriimunication, aussi loin qU-on voudra, on arrivera nécessairement à un certain varioleux, le premier de tous, celui qui aura communiqué la maladie aux autres et qui ne l’aura’ reçue de personne. Ici, -ilfaudra bien s’incliner devant l’inconnu^ devant le pouvoir occulte. Prenez de la mal-propreté, de l’ignorance, de l’humidité, de l’air confiné, corrompu ; prenez, si vous voulez, des vents du nord et des vents du midi, des saisons froides et des saisons chaudes ; prenez tout Ce que vous voudrez... Brassez le tout, et essayez de produire la petite vérole. Si vous y parvenez, je renonce aux causes occultes. ; mais si vous restez impuissants, je déclarerai que vous ne connaissez : pas la cause réelle et productive de. la petite vérole. Il y a donc eu un homme affecté, lépremier, d’une variole qui ne lui avait pâ.S’été communiquée. Là chose est certaine. Or, si le fait s^st produit une fois à l’origine, pourquoi ne se produirait-il pas encore de nôsjours ?